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Transat Jacques Vabre : Les trois premiers Class40 sont attendus cette nuit

Les trois premiers Class40 sont attendus cette nuit à Itajaí mais difficile de prévoir à quelle heure tellement les conditions météorologiques sont instables sur ces cent derniers milles… GDF SUEZ reste en bonne posture pour s’imposer mais la pression est forte derrière avec Tales Santander 2014 et Mare. Et à suivre dimanche, un autre triumvirat devrait lui aussi arriver très groupé avec Watt & Sea Région Poitou Charentes, Groupe Picoty et SNCF Geodis !

Maintenant que tous les multicoques et les monocoques Imoca de la Transat Jacques Vabre sont arrivés et se préparent au post-logue qui aura lieu demain samedi, les regards se tournent vers les Class40 qui ont offert une course superbe et particulièrement rapide puisque le vainqueur attendu cette nuit au Brésil, devrait avoir parcouru les 5 450 milles entre Le Havre et Itajaí en moins de 23 jours (moins 36 heures d’arrêt à Roscoff) à plus de 10,5 nœuds de moyenne !

Le dauphin en ballottage
Alors qu’il reste moins de 90 milles au leader pour en finir, il y a peu de chance que Sébastien Rogues et Fabien Delahaye perdent leur leadership avec une avance de cinquante milles, même si les aléas sont toujours nombreux en mer : le détour pour éviter un filet de pêche de Initiatives-Cœur à quelques milles d’Itajaí hier le confirme… Mais c’est surtout l’heure de passage qui est incertaine car le vent est très tourbillonnant à l’approche des côtes. Et les orages de la nuit dernière ont quelque peu « sucé » le peu de brise qui s’était installé sur les côtes brésiliennes.

Le match est en revanche très ouvert pour la place de dauphin car si Tales Santander 2014 (Pella-Santurde) est repassé devant Mare (Riechers-Brasseur) la nuit dernière, l’écart est encore bien faible au vu des conditions météorologiques finales : douze milles. Les trois duos auront en tous cas démontré que les Class40 sont très rapides et qu’il vaut mieux s’aligner avec un modèle dernière génération : GDF SUEZ et Mare sont des plans de Sam Manuard de 2012 tandis que Tales Santander 2014 est un dessin de Marcelino Botin tout juste mis à l’eau avant la Transat Jacques Vabre.

Petits arrangements…
Mais si les trois premiers ont largement dominé le débat depuis Le Havre, il y a des groupes qui se sont formés et séparés plusieurs fois avant de naviguer de conserve depuis Recife. A une journée des leaders, un autre triumvirat se dispute âprement pour l’octroi de la quatrième place : Watt & Sea-Région Poitou Charentes (Bestaven-Ducroz) qui profite de sa position à l’intérieur du virage du cap Frio, et le couple Groupe Picoty (Caso-Chappellier) et SNCF Geodis (Amédéo- Tripon) qui se sont croisés la nuit dernière et qui ne se lâchent plus !

Côté météo, la situation est assez confuse, ce qui rend encore plus délicat tout pronostic et surtout l’élaboration d’une stratégie : un minimum dépressionnaire s’est formé au large de Rio de Janeiro et se prolonge vers le Sud-Est par un front orageux actif ! Le ciel s’annonce assez couvert voire pluvieux sur la fin de course ce week-end et même si un flux général de secteur Sud-Est semble en passe de prendre place, il devrait être assez inconstant.

Très puissants et bénéficiant d’un parcours essentiellement couru au débridé et au portant , les trois premiers prototypes sont incontestablement très à l’aise dans ces conditions de vent de travers musclés. Car les vingt-trois équipages encore en course n’ont pas eu trop de break depuis le départ du Havre et certains bateaux ont toujours des problèmes techniques, à l’image de Proximedia – Sauvez mon enfant (Van Weynbergh-Criquioche) avec son safran bâbord

Ils ont dit

Fabien Delahaye, skipper de GDF SUEZ : « Le final s’annonce optimiste sur les fichiers et un peu laborieux sur l’eau. Les prévisions météo nous donnent 15 nœuds de vent sous gennaker alors que nous sommes sous spi plein vent arrière dans 5 nœuds de vent. Difficile de comprendre ce qu’il se passe, on fait avec. On est à 100 % car on a réparé le grand spi qui tient à merveille et nous permet, depuis le cap Frio, de réattaquer et de maintenir les poursuivants à distance. On se rapproche du but mais il y a encore plein de pièges. Difficile de donner une ETA précise. Au mieux à 22-23h TU, au pire en fin de nuit. Nous sommes en forme pour le finish… »

Jean-Christophe Caso, skipper de Groupe Picoty : « C’est une belle lutte avec SNCF Geodis. La cinquième place va se jouer à pas grand-chose. Ce duel nous tient en haleine dans cette fin de course. Watt and Sea est toujours un peu devant, nous essayons de grappiller ce que nous pouvons mais ils ne font pas d’erreur. On surveille aussi ce qu’il se passe derrière. Ça risque d’être compliqué jusqu’à l’arrivée avec une petite bulle à négocier, il n’y aura pas beaucoup d’air. Pour le moment, nous avons des conditions de rêve : 20 nœuds et grand soleil ! »

Armel Tripon, co-skipper de SNCF Geodis : « Il y a du match avec Groupe Picoty : on a croisé leurs feux cette nuit ce qui est pas mal parce qu’on avait un peu de retard à cause de petits soucis techniques. On a cassé plusieurs cordages en particulier sur le bout dehors : il commence à y avoir de l’usure sur le matériel. Surtout que les conditions sont encore musclées : il y a 25 nœuds établis avec des rafales à 30 nœuds ! On aimerait bien que ça se calme un peu pour pouvoir arriver entier… La nuit dernière a fait du bien parce qu’elle était nettement moins agitée que les précédentes où on a eu beaucoup de grains avec du vent très instable. »

Denis van Weynbergh, skipper de Proximedia – Sauvez mon enfant : « Nous ne sommes pas très loin de nos amis britanniques, mais cette nuit nous avons explosé notre Code3 ce qui nous handicape un peu. Mais pour l’instant ça va bien puisqu’on peut faire du spinnaker. Cet après-midi, on entame la pose de notre safran bâbord que Jean-Edouard a réparé toute la journée d’hier ! Nous ne sommes pas encore tout à fait maîtres de notre trajectoire avec un seul safran… On va donc prolonger au maximum notre bord bâbord le long des côtes brésiliennes pour essayer de limiter notre contre bord tribord pour finir… »

Philippe Burger, co-skipper d’Obportus 3 : « Apparemment notre bateau est fait pour longer les côtes ! On est passé près du Portugal et de l’Afrique. Et maintenant on fait pareil au Brésil. J’avais oublié mes cours de géographie : je ne rendais pas compte à quel point le Brésil est un grand pays. On glisse bien, on marche fort sous spi médium et grand-voile haute dans 18 nœuds de vent. On essaye toujours de remonter sur Croix du Sud et April Deltacalor. Ils ne sont pas tout près mais ça nous fait de beaux challenges. »

Crédit Photo Jean Marie Liot / DPPI

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– CP –

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