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Route du Rhum : Marc Guillemot (Safran) troisième IMOCA en Guadeloupe

Ce samedi 15 novembre à 15 heures 59 minutes 20 secondes, Marc Guillemot a franchi la ligne d’arrivée de la 10e Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Le skipper de Safran a mis 13 jours 1 heure 59 minutes et 20 secondes pour boucler le parcours de 3 542 milles à la vitesse moyenne de 11,28 nœuds. Il a parcouru en réalité 4056 milles à 11,28 nœuds de moyenne. L’écart au premier, François Gabart, est de 21 heures 20 minutes et 25 secondes. « Marco », qui participait à sa cinquième Route du Rhum consécutive (4e en 1998 en ORMA, 2e en 2002 en ORMA, 7e en 2006 en IMOCA, 3e en 2010 en IMOCA), a fait preuve d’une ténacité à toute épreuve pour sa dernière course à bord du monocoque Safran. Malgré de nombreuses avaries, il a su rester dans le trio de tête et conserver sa place sur le podium. Il est arrivé à Pointe-à-Pitre dans un état de fatigue extrême car privé de pilote automatique depuis plus de 72 heures. Un grand coup de chapeau ! Petite anecdote : cela fait trois fois que « Marco » arrive à Pointe à Pitre un 15 novembre…

Marc Guillemot a coupé la ligne en disant au revoir à son bateau. Cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe fut la dernière à bord de Safran. Marco s’est imprégné de ses derniers moments en caressant le pont de son bateau, s’asseyant sur la bôme, comme pour le remercier. A bord de son plan VPLP, le skipper de 55 ans, a parcouru plus de 50 000 milles écumant les océans, multipliant les victoires et les places sur les podiums des plus grandes courses océaniques.

Sa troisième place sur le Rhum 2014 est celle d’un combat. Après les trois premiers jours de course dans des conditions de vent et de mer très musclées, Marco dans le trio de tête, rencontre quelques avaries, comme les autres concurrents en IMOCA. Le skipper de Safran se dépense sans compter pour rester dans le rythme imposé par les premiers (Gabart/Beyou) et en même temps gérer ses problèmes du bord. L’expérience parle. Le marin aux trente années de course au large parvient à garder de la distance avec son poursuivant Armel Tripon (For Humble Heroes). Dans les alizés, la course se complique. Les grains, les bascules donnent du fil à retordre au solitaire, et les problèmes du bord s’enchaînent.

A 950 milles de la Guadeloupe, Macif et Maître Coq s’échappent et relèguent Safran à plus de 100 milles dans leur tableau arrière. Le moteur (qui ne sert qu’à recharger les batteries) perd de l’huile, la situation devient difficilement maîtrisable. Car sans pilote, impossible de barrer H 24. La régate prend alors une autre dimension : elle devient une épreuve de force, un combat, où Marc pense à finir d’abord, tout en restant en course… si possible. Quatre jours avant la ligne d’arrivée, le pilote lâche, Marc se retrouve à barrer de jour comme de nuit.

Sa troisième place relève aujourd’hui d’une véritable prouesse.

Marc Guillemot à son arrivée au ponton à Pointe-à-Pitre

« Cette course s’est transformée en vrai combat, ce n’est pas du tout ce que j’avais envisagé au départ. Il a fallu faire avancer le bateau dans l’adversité avec tous les problèmes techniques que j’ai eus. Je crois que je n’avais jamais fait de course avec autant de problèmes qui se sont enchainés et qui en ont entrainé d’autres. Je me suis vraiment posé la question à 950 milles d’ici. Qu’est ce que je fais ? Je ne vais plus avoir d’énergie. Je n’étais plus dans la course et en même temps quand même dans la course. Il a fallu se battre, et puis, petit à petit, on apprend à fonctionner avec ses problèmes, les gérer et jeter un œil aussi sur ce qui passe en course. Franchement, je pense que je me suis vraiment bien battu. Bravo ! (Il se donne une claque sur la joue, ndlr). C’est un bateau qui est tellement bien, tellement beau, bien construit, bien pensé grâce à tous ceux qui y ont participé : les archis, Verdier et VPLP, les équipes de Safran. C’est un super bateau qui a encore une longue carrière devant lui. On le verra sur d’autres épreuves. (Très ému) Ça me fait quelque chose. C’est un peu de moi ce bateau, j’aurais bien prolongé le débat. »

Tags sur NauticNews : Route du Rhum, Marc Guillemot, Safran, IMOCA

– CP –

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