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50ème Salon de Paris : L’élan Nautic

Nautic 2010 salon nautique de paris allées

La 50ème Salon Nautique de Paris a fermé ses portes, et l’heure est désormais au bilan. Si la fréquentation a connu une légère baisse (-5% par rapport à l’an passé avec environ 226 000 visiteurs), différents signes permettent de nourrir quelques espoirs pour la plaisance. Au niveau de l’industrie nautique, la crise semble se stabiliser [voir notre article] et les constructeurs historiques retrouvent un peu de visibilité. Comptant sur l’escale parisienne pour booster leurs ventes et marquer leur présence sur un marché de plus en plus concurrentiel, les chantiers ont voulu à Paris mettre l’accent sur l’innovation. Ainsi Bénéteau a dévoilé un 43 pieds de sa nouvelle gamme Sense, qui privilégie la vie à bord, ainsi que la dernière version du First 30, entièrement repensée par l’architecte Juan Kouyoumdjian et le vainqueur du Vendée Globe, Michel Desjoyeaux. Autres chantiers historiques, Jeanneau est venu en force à Paris avec 40 modèles dont 12 nouveautés [voir notre article] tandis que Dufour a présenté les 445 et 375 Grand Large.

Des statégies econoniques diverses.

Dans les allées du Nautic, le rachat de Dufour, via Del Pardo propriétaire également de Grand Soleil, par Bavaria [voir notre article] a également beaucoup fait parler. Le constructeur allemand, autrefois agressif sur les prix, affiche désormais ses intentions de créer un grand groupe afin de concurrencer le mastodonte Bénéteau. « Qu’on aille vers un peu plus de concentration me parait inévitable » a expliqué à NauticNews.com Jean-François Fountaine, le président de Fountaine-Pajot et de la Fédération des Industries Nautiques. Cependant, la diversité pourrait empêcher la Plaisance de connaître le même sort que l’automobile, comme la disparition des petits constructeurs ou les délocalisations massives. Ainsi, de nombreux chantiers comme Alliaura Marine parviennent à tirer leur épingle du jeu. Sa bonne santé financière a permis au groupe des Sables d’Olonne d’investir dans une usine ultra-moderne à Lorient. Pratiquement opérationnelle, celle-ci va pouvoir produire les catamarans Privilège, la seconde coque du P1000 étant en cours d’infusion, ainsi que les grands Feeling dont la gamme ne cesse d’évoluer.

Les catamarans de croisière tiennent la route.

Au Nautic, Alliaura Marine a affiché son optimisme, malgré le contexte actuel, à travers ses 2 gammes. Fondé il y a 25 ans, le groupe a repris Jeantot Marine, fabriquant des Privilège, en 1996 et Kirié, l’inventeur des Feeling, en 2000. En exposant des maquettes des grands Privilège et le tout nouveau Feeling 48, Alliaura Marine a rassuré par sa présence. Tout comme Nautitech, dont le président Bruno Voisard, nous avait déclaré l’an passé son inquiétude quant à son avenir. Interviewé lors du Nautic 2010, il a pu nous expliquer sa désormais bonne santé, notamment grâce à la montée en gamme de ses catamarans (cet entretien sera prochainement publié, ndlr). Chez les constructeurs de catamarans, un peu moins touchés par la crise, les clients semblent revenus avec un accès au crédit retrouvé à part dans certains pays comme l’Espagne. Pour Catana, le bilan du salon est globalement satisfaisant. Le chantier du Canet en Roussillon avait choisi de venir à Paris rencontrer des clients sans bateaux mais avec la maquette du Catana 59 qui devrait être mis à l’eau l’hiver prochain. Chez Fountaine-Pajot, le Nautic était attendu afin de reprendre de la croissance. Présent au salon de Paris depuis 1978, avec des dériveurs (5O5 et 470), Jean-François Fountaine nous a paru confiant et a parlé à NauticNews.com du premier catamaran (Louisiane) emmené en janvier 1984 avec des camions basculants qu’il a fallu inventer.

Nautic 2010 salon nautique de paris parvis

Un Nautic et des hommes.

Pour faire face à son essor, le Salon de Paris a quitté en 1988 la Défense pour la Porte de Versailles et n’a cessé depuis de se développer. Mais lorsqu’on lui demande de piocher dans ses souvenirs, ce n’est pas un chiffre ou un modèle que le président de la F.I.N. évoque. « Mon souvenir le plus étonnant, c’est Eric Tabarly chantant a cappella des chansons d’Edith Piaf sur le pont du Pen Duick ». Car si le Nautic est le rendez-vous de la plaisance professionnelle, c’est également un salon pour les marins. Pour les 50 ans, une exposition sur les hommes et les livres qui ont marqué la voile depuis 1962 était installée sur la passerelle. Et dans les allées, ainsi que chez les équipementiers, les visiteurs ont pu découvrir de très nombreuses innovations ou associations au service de l’environnement. Ainsi le prix du Bateau Bleu a été remporté par l’hydro générateur Watt&Sea. Issu de la recherche en course et développé industriellement, ce dispositif immergé derrière le safran utilise le flux de l’eau pour produire de l’électricité. Depuis 6 ans, la F.I.N. récompense des initiatives innovantes afin de rendre la plus plaisance plus propre. Outre ce prix, 10 000 bateaux ont été labellisés « Bateau Bleu » en répondant à un cahier des charges assez stricte (traitement des eaux usées, nables anti-débordements, etc.). La F.I.N. projette de créer un logiciel d’éco-conception qui mesurerait l’impact environnemental d’une unité et pour orienter plus que jamais cette industrie sur la voie de l’écologie. Dans ce domaine, de nombreuses associations ont pu faire connaître leurs travaux à Paris, comme la Fédération Française des Ports de Plaisance. La FFPP devrait produire au printemps des chiffres clés en matière de place dans les ports notamment et poursuivre le développement du programme Odyssea. Créé il y a deux ans, ce programme a pour mission de valoriser les territoires, le patrimoine naturel et culturel dans une logique de développement durable. Il devrait être étendu aux divers pays de la Méditerranée tandis qu’une charte de coopération a été signée avec les responsables anglais et italiens. Quant à l’Association pour la Plaisance Eco-Responsable qui a mis en place une filière de déconstruction de bateaux, elle espère avoir convaincu les différents acteurs du nautisme lors de ce Nautic riche en initiatives. Ainsi, le Salon de Paris a permis de constater la stabilisation de la crise économique tout comme l’avancée des technologies vertes. Cette célébration des 50 ans de passion autour de la mer, a surtout laissé envisager une plaisance enfin respectueuse de son environnement, qui on l’a constaté, fait toujours autant rêver.

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Crédit photos : Etienne de Malglaive / AFP / Nautic

-NG-

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