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LE HAVRE ALLMER CUP 2016 : à bride abattue

LE HAVRE ALLMER CUP 2016

La bataille fait rage entre les 22 solitaires engagés dans la Grande Course, manche de 117 milles de la Le Havre Allmer Cup. Au pointage non officiel de 18 heures, deux groupes rivalisaient, l’un sous solent, l’autre sous spi, à hauteur d’Arromanches. Il leur restait à remonter vers Antifer puis Fécamp, avant de replonger vers Le Havre. Heure estimée d’arrivée : peu après 4 heures du matin, ce mercredi.

A 18 heures ce mardi, la flotte avait enroulé les spis et remontait au près vers la baie de Seine dans des creux de deux mètres. Directeur de la Société des Régates du Havre, Pierre Grosso partageait sa carte postale depuis le bateau accompagnateur : « On plante des pieux ! Face à Arromanches, la moitié de la flotte est sous solent, l’autre sous génois et longe plus ou moins la côte. Les solitaires cherchent tous à s’abriter autant que possible du courant ». Au près, Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) menait un petit groupe composé d’Alexis Loison (Groupe Fiva), Gildas Morvan (Cercle Vert), Erwan Tabarly (Armor Lux) et Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) qui avait bien exploité le bord sous spi pour gommer son retard initial, tout comme Justine Mettraux (TeamWork) mal partie, mais parvenue à remonter dans le bon wagon, pour pointer aux alentours de la 10e place.

Dès le coup de canon à 12h35, les positions n’avaient cessé d’évoluer. Une grosse bascule à droite dès le départ avait poussé les 22 skippers à prendre la bouée de dégagement en direct et provoqué une bien belle mêlée ouverte avant l’envoi des spis. « Entre ceux qui ont plongé et ceux qui sont restés serrés au vent, ce sont ces derniers, Gildas Morvan, Nicolas Lunven (Generali), Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire), Erwan Tabarly et Charlie Dalin, qui s’en sont sortis le mieux », se remémore le directeur de la SRH. Mais le Skipper Macif 2015, bien que passé en tête, payait un petit tribut à un choix hasardeux en compagnie de Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM).

Morvan, plongeon gagnant

Au largue serré, la flotte qui venait d’enrouler la bouée des Essarts de Langrune fonçait alors vers Broadsword dans un vent de nord-ouest de 15 à 20 nœuds. Le but : monter le plus possible au vent. Seul Gildas Morvan décidait de plonger sous la flotte. Une erreur ? Au contraire ! Le tenant du titre de la Le Havre Allmer Cup fit le coup de la cuillère à ses adversaires et sortit en tête de ce bord devant Nicolas Lunven, Anthony Marchand et Erwan Tabarly. Dans leur sillage, Sébastien Simon (Bretagne CMB performance), Yoann Richomme, Alexis Loison et Vincent Biarnès (Guyot Environnement).

Louvoyer or not louvoyer ?

Bref, ça bouge de partout et ça ne cessera de bouger avant la ligne d’arrivée. Jeanne Grégoire, coach du Pôle Finistère Course au large, donne les clés de la soirée et de la nuit, qui devrait s’achever aux alentours de 4 heures du matin : « Les skippers vont remonter la baie du Havre en passant devant Caen et Deauville, pour virer vers 20h00 locales et prendre la direction d’Antifer. Au virement, nous saurons qui avait raison entre ceux qui ont plongé vers la côte, où il y a moins de courant mais où la route est plus longue, et ceux qui ont fait route directe au près serré. Le vent va prendre de la droite au fil de la soirée et se renforcer progressivement. Pour rallier Antifer, deux petites options : louvoyer le long de la côte pour espérer une mer plus plate qu’au large, où le gros courant, dans le dos, et le vent, de face, vont lever le clapot ». Passé Antifer, et pour aller vers Fécamp, les 22 skippers s’offriront une belle séance de louvoyage. Ils finiront la nuit en virant de bord pour revenir vers Le Havre après la bascule de marée, et dans du vent de nord-est. La dernière option qui s’offrira à eux sera la gestion du cap de la Hève : faudra-t-il s’y réfugier ou s’en éloigner ? Cela reste pour l’heure un petit mystère…

ILS ONT DIT

Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), 5e à la bouée Broadsword à 16h30 :

“Cette grande course va durer à peine une nuit : nous pourrions arriver vers 5 heures du matin, mercredi. Il y a beaucoup de courants à prendre en compte et, finalement, ça s’annonce assez musclé. On n’attendait pas de vent pour cette semaine, mais il est plutôt présent et au près. Ce sera assez physique : faire du près de nuit n’est pas forcément évident, car on ne voit ni voiles ni les réglages. Il faut simplement aux sensations : c’est un super entraînement avant la Solitaire Bompard – Le Figaro. »

Alexis Loison (Groupe Fiva), 9e à la bouée Broadsword à 16h30 :

« On est parti pour un run de vitesse, puisque la Grande Course est courte : on part pour moins de 24h, avec des bords droits obligatoires, à la queue leu leu, qui n’ouvrent pas trop d’options sinon des décalages pour se démarquer. Le résultat se jouera beaucoup sur la vitesse. Il est d’autant plus important de bien partir. Le vent du nord, de 15-20 nœuds, doit se renforcer en cours de soirée en prenant de l’est, parfois face au courant, ce qui va nous offrir une mer courte et hachée. Dans ces conditions, le choix des voiles aura aussi son importance : est-ce qu’on optera pour un génois plus petit ou est-ce qu’on prendra le risque de passer en force ? Pour moi qui cherche à valider mon réglage de nouveau mât et la nouvelle forme de mes voiles, cette grande course doit me permettre de confirmer ma sensation d’hier, à savoir que je suis bien en vitesse. On pourrait arriver vers 5 heures du matin, ce qui ravit nos préparateurs ! »

Alan Roberts (Alan Roberts Racing), 15e à la bouée Broadsword à 16h30 :

« Cette grande course est comme une grande banane, où la priorité est de jouer avec les courants, notamment sur le bord de près de 53 milles, à peu près la moitié de la course. Je ne suis pas très inquiet de ma capacité à lire le plan d’eau : je ne le connais pas, mais je m’entraîne en Angleterre dans une région où les courants sont tout aussi variables et très présents. Du coup, j’ai assez confiance en mon jugement, je les visualise bien dans ma tête et je sens où je peux mettre le bateau. Mon état d’esprit ? Il est inscrit dans mon bateau : « Choose your Attitude ». Cela veut dire : « Ne sois pas paresseux, agis, sois à 100% ou abstiens-toi ».

Positionnement à la Bouée Broadsword vers 17h sur la manche n°3 :

  1. Gildas Morvan (Cercle Vert )
  2. Nicolas Lunven (Generali)
  3. Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire)
  4. Erwan Tabarly (Armor Lux)
  5. Sébastien Simon (Team CMB Performance)
  6. Charlie Dalin (Skipper Macif 2015)
  7. Yoann Richomme (Skipper Macif 2014)
  8. Vincent Biarnes (Guyot Environnement)
  9. Alexis Loison (Groupe FIVA)
  10. Justine Mettraux (TeamWork)
  11. Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la vie)
  12. Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM)
  13. Nick Cherry (Redshift)
  14. Sam Matson (Chatham)
  15. Alan Roberts (Alan Roberts Racing)
  16. Claire Pruvot (Port de Caen Ouistreham)
  17. Aymeric Decroocq (Team CMB Performance)
  18. Sophie Faguet (Région Normandie)
  19. Robin Elsey (Artemis 43)
  20. Marc Noesmoen (Team Vendée Formation)
  21. Arnaud Godart Philippe (Faun Environnement)
  22. Cecile Laguette Sailing (Ilona)

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– CP –

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