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Mini-Transat La Boulangère : étape 1

Cette première étape s’est jouée à rien entre deux navigateurs aux tempéraments et aux parcours radicalement différents. Le premier avait un statut à défendre et n’a cessé de se poser des questions sur sa position au sein de la flotte. Le deuxième avait décidé de prendre cette course avant tout comme un voyage intérieur et n’avait rien à perdre si ce n’est de ne pas prendre le plaisir qu’il était venu chercher.

L’un venant du nord-ouest, l’autre du nord-est, Arthur Léopold-Léger et Ian Lipinski ont fini par croiser leur route à deux milles à peine de la ligne d’arrivée de cette deuxième étape. A cent mètres près, on aurait pu avoir une inversion du classement, c’est dire si cette première étape s’est jouée à rien.

Sans nouvelles
Arthur Léopold-Léger l’avouait tout à trac : « J’ai finalement passé plus de temps sur le bateau sur cette étape que durant toute l’avant-saison… » C’est dire si la Mini-Transat La Boulangère n’était pas forcément au centre immédiat des préoccupations du navigateur rochelais, devenu chef d’entreprise s’appliquant prioritairement à développer son activité. Cette édition 2017 était d’une part l’occasion de solder les comptes de l’édition 2013, et d’une autre d’entreprendre un voyage qu’il s’était promis depuis plus de dix ans. Pour vivre au mieux sa première étape, Arthur a décidé de de ne jamais écouter les classements, de faire sa course sans influence. Ce n’est qu’en approche immédiate des Canaries qu’il a réalisé qu’il était en passe de réussir un coup gagnant.

Sous pression
Ian Lipinski le reconnaît : s’il est encore un point qu’il lui faut travailler, c’est l’égalité d’humeur nécessaire à tout bon régatier. Depuis deux ans, le navigateur lorientais a pris l’habitude de régner sans partage sur les courses Mini et pour la première fois, il a dû subir la pression d’un concurrent plus pugnace que prévu. Malgré une parfaite connaissance de son bateau, Ian savait aussi que le tout petit temps ne l’avantageait guère, d’autant que le navigateur lui-même a parfois du mal à garder le calme olympien nécessaire à la négociation des petits airs. Persuadé la nuit dernière, qu’une partie de la concurrence était déjà arrivée à Las palmas, la découverte du classement du jour s’est révélée une heureuse surprise. Moral retrouvé, le navigateur redevient redoutable. Il l’a encore prouvé sur cette première étape.

Ils ont dit :
Ian Lipinski : « Depuis deux jours, je ne faisais que constater que mes concurrents me reprenaient des dizaines de milles. J’avais l’impression que je n’arriverais pas à m’en sortir. Comme on ne sait pas où sont les autres, on a vite fait de s’imaginer qu’on s’est embarqué tout seul dans une option catastrophique. La nuit dernière, j’étais persuadé qu’ils étaient déjà un paquet à être arrivé à Las Palmas. J’étais parti pour limiter les dégâts, pas pour gagner.

La course ne se résume pas non plus à ces 300 derniers milles. J’ai encore pris un plaisir fou à naviguer sur ce bateau. J’ai encore découvert des choses, une nouvelle manière d’utiliser ma quille pour alléger le bateau, une manière de barrer différente dans la mer formée. Ce bateau est un tel condensé de réflexions qu’on a l’impression qu’on n’en fera jamais le tour. Vivement une deuxième étape avec des alizés costauds, c’est tout ce que je demande… »

Arthur Léopold-Léger : « Les deux premiers jours, j’étais malade. Dans ces conditions, difficile de bien faire marcher le bateau. J’ai écouté les classements, j’étais dixième en prototype, loin de mes ambitions. Du coup, j’ai décidé de ne plus les écouter, de faire ma course, de mon mieux. J’ai poussé le bateau à bloc au passage du DST dans une mer pas terrible et ça m’a permis de remonter aux avant-postes, je n’oublie pas que je suis un régatier avant tout. Ensuite, la fin de parcours a été plus paisible : personnellement, le petit temps ne me dérange pas, j’arrive à rester calme et concentré. Ce n’est que quand j’ai su que j’étais bord à bord avec Ian que j’ai compris que j’étais bien classé. »

Classement à 15h00 UTC
Prototypes
1-    Ian Lipinski – Griffon.fr – arrivé le 11 octobre à 15h 22mn 12s (TU+ 2)
2-     Arthur Léopold-Léger – Antal XPO – arrivé le 11 octobre à 15h 24mn 05s (TU+ 2)
3-    Erwan Le Mené – Rousseau Clôtures – à 39,8 milles de l’arrivée
4-    Romain Bolzinger – Spicee.com –  à ,3 milles
5-    Aurélien Poisson – TeamWork – à 12,7 milles

Séries
1-      Valentin Gautier – Shaman – Banque du Léman à 20 milles de l’arrivée
2-      Rémi Aubrun – Alternative Sailing – Constructions Du Belon – à 16,9 milles du premier
3-      Clarisse Crémer (TBS) à 17 milles du premier
4-      Erwan Le Draoulec – Emile Henry – à 19,9 milles du premier
5-       Benoit Sineau – Cachaca II – à 27,1 milles du premier

Crédit Photo : Christophe Breschi

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– CP –

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