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Portrait Florence Arthaud

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06/2008 –

LA JEUNE FEMME ET LA MER.

Florence Arthaud est venue au Salon de Paris présenter la Néréïde’s Cup dont elle est la marraine. Débarquant tout juste de Bahia et de la Transat Jacques Vabre, elle a accepté pour Nauticnews.com de revenir sur son parcours. Avec énergie et enthousiasme, Florence Arthaud nous a raconté sa carrière et ses combats. Dévoilant son indéfectible passion pour la liberté qu’elle connaît en mer. Elle nous a aussi parlé de son profond attachement aux valeurs humanistes, comme le partage ou la défense des droits de la femme.

La vocation.

J’ai eu la chance, avec mon père éditeur, de baigner dans les récits de tous les grands marins des années 70. Dans ces années-là, un tour du monde c’était incroyable. Mais c’était aussi l’époque où il y avait une recherche de vérité, de retour aux sources. Alors, comme j’ai pu faire du bateau jeune, c’est venu naturellement. En 1976, je suis allée à Newport chercher un embarquement pour traverser l’atlantique à l’arrivée de la transat anglaise en solitaire que Tabarly a gagné. Ca a été le coup de foudre !!! J’ai arrêté mes études et tout s’est enchaîné.

La course.

En course, on profite beaucoup mieux. Notre boulot, c’est beaucoup d’observation. Nous sommes des observateurs de nuages, du ciel, du vent, de la mer. On navigue dans des conditions extrêmes où l’on atteint un seuil de fatigue qui nous met dans un espèce d’état second, que l’on ne connaît pas en croisière. C’est surtout vrai car on navigue sur les plus beaux bateaux du monde. Ceux qui vont vite sont les plus beaux, et les plus purs.

Femme de voile.

Ma 1ere course a été en solitaire car à l’époque on ne trouvait pas d’embarquement quand on était une femme. Mais je ne pense pas que ce soit forcément plus difficile d’être une femme pour être admise dans le milieu des marins. Ce milieu étant très fermé, on a juste l’obligation de se distinguer pour y être reconnue. J’ai fait mes preuves dés ma 1ere route du Rhum donc je n’ai pas eu de problème. Alors même si au départ il y a eu des railleries, à l’arrivée ce n’était pas le même discours, surtout lorsque j’ai gagné l’édition de 1990.

Envies.

Je souhaite faire construire un trimaran de 28 mètres pour un programme de record autour du monde en solitaire. Mais je suis à la recherche plutôt de sponsors qui s’investissent dans le Développement Durable. Sinon, je navigue actuellement en 40 pieds sur Deep Blue avec qui j’aimerais faire la prochaine transat anglaise en solitaire.

Marraine de la Néréïde’s Cup.

L’idée fédératrice qui est de favoriser des associations qui défendent les droits de la femme m’a séduite. Il y a beaucoup à faire là-dessus. C’est bien de pouvoir communiquer à travers la voile sur la liberté de la femme. Développer la voile féminine est aussi une bonne idée. Mais je ne suis pas féministe. Les femmes ont leur rôle, les hommes ont le leur et l’on se complète bien. L’avenir de la planète passe par le partage, la paix. La mer est un super symbole car il n’y a pas de frontières. Sur mer, quelle que soit leur couleur, leur origine, ou leur sexe, il n’y a qu’une grande famille : les marins. S’il pouvait y avoir l’équivalent sur terre, ce serait bien.

Propos recueillis le 9 décembre 2007.

Photo: © Jacques Vapillon

-NG-

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