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Sébastien Col : Le résultat du travail

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05/2009 –

Professionnel depuis 2000, Sébastien Col est en permanente recherche de la perfection. Ce « boulimique de navigation et de victoire », comme le décrit Christophe André, l’un des piliers de son équipage, a pourtant un palmarès impressionnant. Le barreur de K-Challenge a été Champion d’Europe et du monde en Melges 24, champion d’Europe de Match Racing, et vainqueur de 2 épreuves du World Match Racing Tour l’an passé. Membre de l’équipe de France, le Sétois est Numéro Un mondial de la discipline depuis décembre 2008 et vice-champion du monde en titre. NauticNews.com l’a rencontré lors de la première des 10 épreuves du World Tour 2009, le MIMR de Marseille. Malgré une première journée un peu difficile, il a gentiment pris le temps de nous parler de son métier, de la Coupe de l’America et de ses envies de Large.

NauticNews.com : Vous êtes professionnel depuis 9 ans. Au niveau statut, cela se traduit comment ?

Sébastien Col : En ce qui me concerne, j’ai 2 niveaux d’activité. Soit je suis intégré dans une campagne America’s Cup sur 2 ou 3 ans. Il faut se déplacer sur le site d’entrainement, comme en Nouvelle-Zélande ou en Espagne la dernière fois. On intègre une équipe, une structure. On devient salarié d’une société, on est logé sur place et on amène toute la famille.

NN. : Sinon ?

S.C. : Sinon on participe à différents circuits de régates un peu partout dans le monde. Ce sont des périodes où on a 2 ou 3 semaines de régates par mois. Dans ce cas-là je suis rémunéré en tant que sportif professionnel indépendant. Je suis payé par le projet ou par le propriétaire du bateau, ainsi que par les primes. Et pour mes équipiers c’est pareil. Je ne suis pas leur employeur.

NN. : En ce moment, cela se passe comment ?

S.C. : On n’est pas dans un rythme America’s Cup. On est dans un rythme où je vais travailler de temps en temps avec les gens de K-Challenge, et je vais de temps en temps faire des régates à l’étranger.

NN. Vous habitez en France ?

S.C. J’étais à Valence jusqu’en 2007. Depuis, je me suis installé avec ma famille dans le Nord de la France, mais je ne suis pas souvent à la maison. Je pense que je dois faire entre 180 et 200 jours de navigation par an. Et, en comptant la quarantaine de jours de voyages, il ne reste pas beaucoup de temps.

NN. : Vous êtes vice-champion du monde de Match Racing, l’objectif cette année c’est donc le titre. Vous allez participer à toutes les épreuves ?

S.C. : Cette année les 3 premiers de 2008 sont automatiquement qualifiés pour les 10 épreuves. Et la meilleure solution c’est de participer à toutes.

NN. : Cela s’est passé comment aujourd’hui ?

S.C. : Moyen. 2 victoires, 2 défaites. Il nous reste beaucoup de choses à mettre en place. On est encore obligé de se répéter pour communiquer correctement car notre lexique commun n’est pas encore au point. C’est largement perfectible.

NN. Et parlez nous de la Coupe de l’America. Quand vous êtes sur un défi, comme c’est le cas avec K-Challenge, vous intervenez lors de l’élaboration du bateau ?

S.C. : Dans mon expérience, les 2 dernières campagnes que j’ai faites, je ne suis pas intervenu directement dans la conception du bateau. Par contre, il faut qu’un groupe de navigants soit intégré dés le départ pour l’ergonomie, et puis aussi pour la philosophie du bateau car on peut essayer de partir vers un bateau typé, plus pointu, ou plus polyvalent. Il faut aussi que ces navigants viennent d’autres équipes, ce qui apporte de nouvelles connaissances et de l’expérience. 5 ou 6 navigants intégrés, c’est bien.

NN. : La Coupe de l’America ne s’en sort pas de ses conflits juridiques. Vous le voyez comment votre avenir ?

S.C. : Nous sommes dans l’expectative. Il y a beaucoup de projets en stand-by. Cette saison, je participe aux 10 épreuves du World Tour. Pour l’an  prochain, je ne sais pas. J’ai des sollicitations en RC 44 et en TP 52. Aussi, si la Coupe ne revient pas sur l’eau, ou s’il y a pas d’événements comme les épreuves d’Auckland [les Louis Vuitton Pacific Series, ndlr], ou si j’ai le sentiment qu’il n’y aura pas d’America’s Cup d’ici 2 ou 3 ans, je changerai peut-être de monde dans la voile. J’ai envie de faire un peu de course au large. En solitaire ou en équipage, je ne sais pas encore.

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Plus d’informations sur Sébastien Col.

Crédit Photo : Franck Socha.

-NG-

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