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Nautic 2010 : Le dégel se confirme, mais pas la reprise

Malgré un communiqué optimiste du service de presse du Nautic de Paris à la fin du 50ème salon, peu d’exposants ont confirmé la reprise à notre reporter, Nicolas Gilbert, sur place. La Fédération des Industries Nautiques préfère la prudence et parle plutôt d’une stabilisation. L’association mise sur un retour aux beaux jours d’ici 3 à 4 ans… Dans cette conjoncture, les professionnels nationaux misent sur les pays en croissance, comme la Chine, mais aussi sur le haut de gamme, l’innovation ou encore l’écologie pour stimuler leur CA. “Il y a eu une fonte des stocks qui a stabilisé le marché, mais on reste prudents”. Les professionnels reprennent en écho ce constat du Président de la Fédération des Industries Nautiques, Jean-François Fountaine.

Chez Jeanneau-Bénéteau
“Il y a une légère reprise en Italie, en Scandinavie et en Turquie, mais pas du tout en Espagne”, pointe Yves Mandin, chargé d’essais presse du groupe Beneteau. “La Chine commence à avoir un bon développement des infrastructures. Dans l’avenir, ce sera un très gros marché”. Le groupe a enregistré une baisse de près de 40% de son CA entre 2008-2009, mais depuis, il s’est bien rattrapé et se maintient à une croissance annuelle de +15%. En 2011, il aspire même à une hausse de +20%, un “objectif atteignable” selon Yves Mandin.

La filiale Jeanneau confirme ces bonnes nouvelles. “La reprise est réelle. Il y a une vraie poussée en Allemagne et nous enregistrons un beau flux de primo-acquéreurs”, souligne Roland Fardeau, Directeur marketing de l’entreprise. Le constructeur vendéen mise sur l’écologie et il fait bien puisqu’on on observera un durcissement des normes européennes à l’horizon 2012. Ce redressement concernera notamment les économies d’énergie, possibles grâce à un changement des formes de la coque, à l’amélioration du rendement et au développement des énergies vertes. “Les voiliers vont bénéficier de l’amélioration des systèmes de stockage et du parc des batteries. Une vraie industrie verte se crée”, conclut Roland Fardeau.

La filiale CNB-Lagoon a fait preuve d’une grande solidité durant les trois dernières années. Pour CNB yachts, et plus encore pour CNB superyachts, “ça a été dur car des bateaux d’occasion, quasiment neufs, se sont vendus à moins de 30% de leur prix !”, déplore Joël Jarrijon, Directeur communication de CNB. Pour Lagoon, après avoir enregistré une baisse de -25% de son CA, un niveau d’avant-crise a été retrouvé notamment grâce aux nouveautés comme le 450 et le 560 [voir notre article]. « Ca se passe plutôt bien et notre objectif est atteint avant le salon » a précisé Joël Jarrijon. La grande force du constructeur est sa nouvelle flotte et sa bonne cote chez les amateurs de croisière, qu’ils soient particuliers ou grands charteristes.

Chez Fountaine Pajot
Fountaine Pajot est un bon performer, aussi bien sur le marché des catamarans mondial, qu’en bourse, avec un cours d’action parmi les plus intéressants. Forte de ces atouts, l’entreprise est courtisée et semble même avoir reçu une proposition du groupe allemand Bavaria [voir notre article], même si elle ne confirme pas cette rumeur… Le spécialiste des catamarans avait beaucoup souffert de la récession économique mondiale ( -35% des ventes sur le millésime 2008/2009). Aussi il a mis en œuvre une stratégie active, en renouvelant son catalogue et en focalisant son offre sur de nouveaux débouchés géographiques (marchés asiatiques ou l’Afrique du Sud). “J’espère être en rebond quand on publiera les chiffres de croissance”, confirme Jean-François Fountaine, par ailleurs l’un des fondateurs et dirigeants de la société.

Chez Nautitech
“Plutôt une bonne année ! On a terminé sur un exercice très correct au 31 août avec un CA en hausse de 48%, soit plus de 10 M€. Nous prévoyons même d’embaucher une vingtaine de personnes”, déclarait Bruno Voisard, le PDG de l’entreprise. Pour y arriver, Nautitech privilégie l’export, réalisant 80% de son chiffre d’affaires à l’étranger en 2009. Mais il garde une côte chez les voyageurs français, grâce aux programmes éducatifs mis en place par le CNED. Le cheval de bataille du constructeur, c’est le marché chinois. Sa faiblesse :  les pays à l’accès difficile au crédit. Ici, Nautitech mise sur le haut de gamme pour rebondir.

Chez Bavaria

“La conjoncture économique est difficile”, constate Xavier Fiche, Directeur de Yachting Sélection, importateur en France. Pourtant, le groupe allemand résiste. Sa flotte représente entre 30 et 50% du marché en Europe et 10% du CA sont constitués en France. La force de frappe de Bavaria ? Une réfection totale de la flotte projetée sur 2 à 3 ans et quelques velléités d’acquisition pour se mesurer au géant Jeanneau-Bénéteau…

Chez Alliaura Marine
“Nous devons nous adapter au contexte actuel mais nous sommes en mesure de le faire grâce à une visibilité sur plusieurs mois”, affirme Cécilia Edeline, la chargée de communication de l’entreprise. Dans un contexte de crise mondiale, le constructeur sablais a eu le plus grand mal à mettre en place son deuxième pôle de production à Lorient, prévu dès 2006. Cependant, le CA d’Alliaura Marine est loin d’être mauvais, avec 17 M€ réalisés en 2009 et une prévision égale en 2010. La patience et la persistance du groupe auraient porté leurs fruits. Cette année, il a retrouvé son effectif d’avant la crise.

Chez Alubat
“Nous avons remarqué que le comportement des clients redevient normal. Aussi, nous avons une meilleure visibilité”, se réjouit Philippe Aupinel, le PDG d’Alubat. Resserénée, la société a même repris en octobre le constructeur des voiliers haut de gamme Alliage, qui venait d’être placé en redressement judiciaire en début de l’été. Cette acquisition s’est faite par le biais d’Arthub, la société holding du chantier. Ainsi Alubat a pu sauver la majorité des salariés, tout en s’engageant à poursuivre la production. Mais son objectif avoué c’est d’augmenter encore l’activité à l’export, en sachant qu’il y réalise déjà 60 à 70% de son CA, dont la moitié en Europe.

Chez JB Composites
Ex-J-Europe, JB composites commercialise sous licence de J-Boats, enregistrée aux USA, dont le marché nautique a particulièrement souffert de la crise. Malgré tout, le constructeur regarde positivement l’avenir : ”Le contexte est difficile mais notre entreprise est solide. Nous nous en sortons bien puisque notre visibilité va jusqu’à l’été 2011”, stipule Frédéric Bouvier, Responsable commercial de l’entreprise. JB Composites mise même sur une production entre 15 à 20 unités par mois en 2011.

Crédit photos : RivaCom

-KL-

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