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Solar & Energy Boat Challenge : Les énergies nouvelles se sont affrontées à Monaco pour construire le motonautisme de demain

Plus d’un siècle après les premiers meetings internationaux de canots automobiles qui attiraient les plus grands industriels du monde, Monaco renoue avec son passé à travers le Solar & Energy Boat Challenge, un évènement unique au monde, organisé par le Yacht Club de Monaco et soutenu par la Fondation Prince Albert II de Monaco, la Fondation Hydros et l’Union Internationale Motonautique (UIM).

Réinventer le nautisme afin de répondre aux enjeux énergétiques et environnementaux auxquels nous sommes confrontés, tel est le concept de ce 5e Solar & Energy Boat Challenge, qui a réuni plus de 200 concurrents répartis en 30 équipes et 3 catégories.

Etudiants en ingénierie et industriels travaillent ainsi main dans la main pour faire évoluer toute une industrie. Une nécessité aujourd’hui selon Bernard d‘Alessandri, Secrétaire Général du Y.C.M. « Ensemble, ils construisent le yachting de demain, en bâtissent les fondations et développent des projets qui tendent à devenir de plus en plus concrets. Ici, nous travaillons sur l’énergie et les propulsions et je pense que c’est vraiment sur la Côte d’Azur que nous sommes en train de construire la réflexion et les bateaux du futur. »

Une initiative parrainée par l’aéronaute suisse Bertrand Piccard à l’origine du projet Solar Impulse, le premier avion zéro-carburant à l’autonomie perpétuelle avec lequel il a réalisé un tour du monde.

Solar class : le solaire brille toujours

Classe historique depuis la création de cet événement en 2014, les bateaux solaires étaient représentés en force avec 23 unités dont 15 équipes hollandaises. Les Pays-Bas ont eu toutes les cartes en main pour placer une formation au sommet à l’image de Clafis Victron Energy Solar Boat Team mené par Gerhard van der Schaar. Le vainqueur des quatre éditions précédentes conserve son titre et remporte l’épreuve de slalom ainsi que celle d’endurance en flotte (Solar Class) avec 24 tours effectués en une heure. A noter qu’en en A Class Challenge, la victoire revient à Antwerp Maritime Academy, avec 17 tours. Le bateau belge n’a pas manqué une seule édition du rendez-vous : « c’est très important pour nous d’être présents » explique le pilote Félix Pruzon. « Nous pouvons constater l’engouement et le nombre croissant des participants. C’est génial de se retrouver tous ensemble et de travailler dans un but commun. »

Energy Class : Monaco, terre d’expérimentation

A travers la Energy Class, nouvelle catégorie lancée cette année par le Y.C.M., la Principauté confirme son rang de « Capitale du Yachting ». Cette classe permet de pousser l’ingéniosité des participants à son paroxysme. En effet, les participants ont dû construire le cockpit de leur unité, en choisissant d’y incorporer le système de propulsion le plus performant et endurant qui soit à partir d’une quantité d’énergie donnée, pourvue qu’elle soit propre. Bio, Fuel, batterie, hydrogène, air comprimé, GNL, à chacun son choix.

Parmi les projets les plus innovants, comment ne pas retenir celui de Simon Bernard. Ce jeune officier de la marine marchande de 27 ans, co-fondateur de Plastic Odyssey, a présenté son catamaran de 25 mètres, propulsé uniquement grâce aux déchets plastiques.

A bord de Monaco-Saint-Tropez, Nicolas Milanesio est le seul pilote monégasque dans la compétition : « Cette année, nous sommes encore en phase de test, mais ce que nous pouvons déjà dire de cette première expérience, c’est que la coque est très stable, avec de très bonnes sensations de glisse. J’ai atteint la vitesse de pointe de 26,8 km/h. C’est incroyable ! Et surtout, nous avons pu parcourir les 16 milles nautiques entre Monaco et Vintimille (aller-retour). Preuve que c’est possible ! ».

L’objectif est bien de développer cette catégorie afin « d’apporter de nouvelles solutions » précise Jérémie Lagarrigue, Directeur Général de Hydros Efficiency et organisateur de l’Hydrocontest à Saint-Tropez, premier concours étudiant dédié à l’efficience énergétique maritime (travail de réflexion sur les carènes). « Il faut garder en tête que le transport maritime représente 4% de la pollution mondiale et 90% des échanges commerciaux se font par bateaux. Il faut sensibiliser les acteurs, les constructeurs, les usagers et les transporteurs. Nous aimerions d’ici l’année prochaine avoir 20 coques pour l’Energy Class. Ce serait formidable. »

Offshore class : 16 milles nautiques à toute allure

Désireux de démontrer tout le potentiel de ces nouvelles sources d’énergie, les concurrents de la Offshore Class se sont élancés sur un parcours reliant Monaco à Vintimille (aller-retour), deux ports interconnectés.
Vita Yachts, piloté par David Gray, a franchi la ligne d’arrivée en premier en parcourant les 16 milles nautiques en 54 minutes et 41 secondes, suivi de Ernesto Riva Innovation mené par Daniele Riva en 1 heure, 29 minutes et 13 secondes. Nicolas Milanesio, seul représentant de l’Energy Class sur cette épreuve à bord de Monaco & Saint-Tropez, termine en troisième position en 2 heures, 38 minutes et 13 secondes.

Open Source : Partage de connaissances en direct

Spectacle sur l’eau et échanges à quai, les Tech Talks quotidiens ont permis à chaque équipe de venir parler de son unité, de préciser les axes de travail privilégiés et les projets à venir, à l’instar de celui de Solarboot Team Emden, qui consiste à créer un bateau fonctionnant à l’énergie solaire pour permettre aux enfants de se rendre à l’école sur le Lac Buyonyi en Ouganda. D’autres comme Técnico Solar Boat ambitionnent de construire un bateau 100% portugais et dessiné par leurs soins.

Une initiative également saluée par Espen Oeino, designer et architecte naval, également vice-président du Cluster Yachting Monaco « c’est formidable ce genre de rendez-vous. C’est en échangeant ensemble que l’industrie peut évoluer dans son ensemble. Aujourd’hui, ce n’est qu’une question de temps avant que l’on améliore la capacité de stockage d’une batterie. »

Échanges entre étudiants mais aussi avec les plus hautes instances sportives motonautiques. A l’initiative de l’Union Internationale Motonautique (UIM) et de son président Dr. Raffaele Chiulli, la seconde édition de l’International Motorsport & Environment Workshop a réuni 12 intervenants, dont les représentants des Fédérations Sportives Internationales, des constructeurs et ingénieurs, venus échanger sur les mesures mises en place par les acteurs des Fédérations de Sports Motorisés en faveur de l’environnement.

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Crédit Photo : Studio Borlenghi

– CP –

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