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Route du Rhum-Destination Guadeloupe : arrivées en rafales

Alors que l’île papillon fête l’arrivée de Boris Hermann, cinquième IMOCA, le reste de la flotte de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe est égrainée sur tout l’Atlantique, de Gilles Lamiré en approche de la pointe de La Vigie à Laurent Jubert au cœur du golfe de Gascogne ! Plus de 3 000 milles de différentiel entre le quatrième Multi50 et le dernier Rhum Mono. Mais à part ces deux solitaires bien seuls sur l’océan, les 72 autres skippers encore en course naviguent en duo, en trio, en quartet voire plus, dans les alizés… ou dans un coup de vent.

>De l’arc caraïbe à la péninsule ibérique, il n’y a pas qu’un océan ! Mais bien des mondes parallèles pour ces marins partis pour les uns il y a treize jours, repartis pour les autres il y a une bonne semaine. De fait, les écarts sont plus que conséquents et les conditions de navigation radicalement différentes, voir divergentes : les premiers bénéficient d’un vent portant relativement établi avec parfois des grains, les derniers peinent dans un front actif qui s’est durablement installé devant les côtes lusitaniennes. Or en Guadeloupe, les pluies succèdent aux orages et aux grains, avec parfois de grandes éclaircies : en découle une rupture d’alizé autour de l’île qui ne facilite pas le rush final. Boris Hermann (Malizia II-Yacht Club de Monaco) en est témoin, lui qui a pourtant avalé la côte sous le vent de La Soufrière en un temps canon mais qui depuis, peine à finir à Pointe-à-Pitre…

Des places à prendre
Il y aura une pause ce dimanche après l’arrivée de Gilles Lamiré (The French Tech-Rennes Saint Malo) qui devrait en finir dans la nuit étoilée guadeloupéenne de samedi à dimanche : les deux solitaires suivants seront donc des monocoques IMOCA, ceux de Damien Seguin (Groupe Apicil) et d’Alan Roura (La Fabrique) puisqu’ils ont réussi à distancer leur sistership, celui de Stéphane Le Diraison (Time for Oceans). Et le premier des Rhum Multi sera lui aussi retardé par le transfert de Lalou Roucayrol à bord du remorqueur qui vient chercher le trimaran Arkema, chaviré à près de 1 000 milles des Antilles ! Pierre Antoine (Olmix) semble toutefois assurer de s’imposer à l’arrivée avec plus de 500 milles d’avance sur Jean-François Lilti (École diagonale pour citoyens du monde).

Mais ce qui est symptomatique de cette onzième édition, c’est le regroupement par grappes des concurrents d’une même catégorie. Ainsi, Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artipôle) et Erik Nigon (Vers un monde sans sida) sont-ils au contact en IMOCA, avec une palanquée de Class40 dans leurs alentours : le leader Yoann Richomme (Veedol-AIC) bien sûr qui ouvre la voie, mais aussi ses deux poursuivants directs Phil Sharp (Imerys Clean Energy) et Aymeric Chapellier (Aïna Enfance & Avenir) et leurs acolytes, Kito de Pavant (Made in Midi), Arthur Le Vaillant (Leyton), Luke Berry (Lamotte-Module Création) et Antoine Carpentier (Custo Pol). Il y a encore de quoi grappiller des places à près de 1 000 milles de l’arrivée !

Duel de sisterships
Et derrière ce groupe de Class40, il y a aussi des duels tels celui que se livrent les deux sisterships du premier vainqueur de la Route du Rhum : Loïck Peyron (Happy) et François Corre (Friends & Lovers) qui sont en passe de franchir le tropique du Cancer avec une trentaine de milles d’écart. Mais le plus gros amas de solitaires se retrouve au large du Portugal, en route vers Madère où un front est passé la nuit dernière avec des vents plutôt costauds ! Une bonne douzaine de skippers bataillent pour prendre enfin une trajectoire rapide dirigée vers le Sud-Ouest, afin de sortir de cette nasse météorologique et de prendre l’autoroute des alizés.

Malheureusement, cette large voie vers les saveurs tropicales semble en travaux car derrière cette dépression portugaise qui tournicote sur elle-même, le flux de secteur Nord-Est à Est apparaît bien brisé pour les jours à venir. Il va donc y avoir encore des fissions au sein de ces grappes, et des fusions entre groupes. La théorie des ensembles flous trouve une application atypique avec cette configuration originale tant météorologique que maritime… Ainsi, le Class40 d’Emmanuel Le Roch (Edenred) a-t-il dû faire demi-tour vers Madère suite à un problème structurel en lien avec le mauvais temps de la nuit dernière !

ULTIME – A chaque minute, des destins basculent
« Sur une course comme celle-là, on marche sur un fil. Et à tout moment, on peut tomber d’un côté ou de l’autre. Passer du sublime au fatal. C’est comme une tragédie dans laquelle toutes nos histoires s’imbriquent, se font et se défont. Hier, j’en ai chialé quand j’ai appris pour Alex. Ça m’a rendu fou. Pour autant, c’est ça la compétition. Et ça se construit d’une autre et belle façon pour Paul ou pour Yann. Sur nos bateaux, cette tension dramatique, on la vit à chaque minute ».

Avec sa sensibilité, Thomas Coville joint au téléphone ce matin rappelait ce que cette Route du Rhum a d’épique. Evoquant le chavirage d’Armel, la victoire de dernière minute de Joyon, les malheurs d’Alex Thomson qui magnifient la course de Paul.

Tendu d’un bout à l’autre de l’Atlantique, le fil de cette 11e édition est fait de ces liens et de ces cassures qui relient des destins interdépendants. La fatalité, les retournements de situation, les histoires de courage et d’abnégation sont autant de petites perles glissées sur ce fil. Egrenées comme un chapelet, ce sont elles qui racontent l’histoire de la course.

Pour l’heure, Pointe à Pitre attend une petite perle orange et une petite perle noire. Vincent Riou, un des grands favoris au départ de Saint Malo, s’est battu en vain pour le podium sur un bateau endommagé. Boris Herrmann, qui terminera cinquième, peut à l’inverse se réjouir de son très beau parcours…

– C El Beze –

Multi50 – Thibaut Vauchel-Camus : « J’ai pris énormément de plaisir »
Troisième de la Classe Multi50 à bord de Solidaires en Peloton ARSEP, Thibaut Vauchel-Camus, qui a franchi la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre vendredi à 18h18’44, heure de Guadeloupe, s’est ensuite longuement confié sur sa performance et la façon dont il a vécu sa deuxième Route du Rhum.

Après la deuxième place en Class40 il y a quatre ans, quelle saveur a ce nouveau podium sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ?

Le support a fait que j’ai mis moins longtemps, mais en termes d’intensité, c’était plus fort, notamment parce qu’il y avait une sélection de fronts à passer assez costauds. Je me suis très bien entendu avec mes deux routeurs, Fabien Delahaye et Frédéric Duthil, pour gérer l’optimal et l’acceptable, ce qui nous a amenés à une route plutôt Nord au début vraiment intéressante jusqu’à mon avarie de rail de grand-voile qui a remis les choses en question, mais a apporté une autre saveur, dans la mesure où j’ai pu apprécier la force de l’équipe qui a su prendre les choses en main et organiser mon re-départ des Açores. Ensuite, j’ai eu des problèmes d’énergie, ça m’a un peu occupé, c’est là que je n’ai pas su tenir le rythme imposé par Erwan (Le Roux) qui m’a pris un paquet de milles en peu de temps.

Ton background de spécialiste du petit multicoque t’a-t-il servi pour mieux appréhender ton Multi50 ?

Un peu quand même, parce que parfois, avec les accélérations très fortes, les variations d’assiette impressionnantes, tu ne te dis pas que c’est la fin des haricots. Le fait de savoir qu’un multi réagit comme ça, qu’il fasse 15 ou 5 mètres, permet d’être à l’aise sur l’issue des moments un peu chauds.

Tu en as connu , des moments chauds ?

Oui, un en sortant première dep, quand il a fallu s’extirper du centre dépressionnaire. J’avais été trop prudent jusqu’à ce que je me décide à mettre le gennak, mais il fallait être très vigilant pour le vent qui arrivait derrière. Pendant le petit laps de temps qu’il m’a fallu pour sécuriser la voile à l’avant, le vent est rentré, le bateau est monté, c’était impressionnant mais pas angoissant ni dramatique. Il faut aussi accepter qu’un bateau qui part à plus de 32-34 nœuds dans des surfs de nuit sans que tu sois à la barre, c’est normal ; une fois que c’est intégré, qu’on connaît le comportement du bateau, c’est cool. Maintenant, niveau maîtrise, je ne suis pas encore au niveau d’Erwan, qui est une très grosse pointure. Il m’a repris 300 milles en cinq jours et pourtant, alors que je n’ai pas eu le sentiment de chômer. Il a attaqué comme il fallait, avec une config de voile bien réfléchie. Cette expérience me servira à l’avenir, on voit la différence entre ceux qui ont de l’expérience et ceux qui ne l’ont pas.

As-tu pris du plaisir ?

J’ai serré les fesses quelques fois, mais j’ai pris énormément de plaisir. D’ailleurs, quand Erwan me double, on a communiqué à la VHF. On s’est alors dit que comme pour l’un comme pour l’autre, comme les objectifs de gagne étaient réglés vu qu’Armel avait de la marge, il fallait qu’on se fixe l’objectif de prendre du plaisir et de profiter de ce qu’on avait. Ce n’est quand même pas rien de traverser l’Atlantique en solitaire sur des engins pareils. On se demande parfois ce qu’on fout là, mais c’est vite balayé par le kif qu’on prend à 30 nœuds dans des conditions un peu invraisemblables. Et à la fin, j’ai pris un vrai pied, j’ai cherché un angle en passant assez au large de Capesterre, parce que je savais que j’allais m’offrir un petit run assez véloce jusqu’à la ligne, je suis rarement descendu sous 25 nœuds alors qu’il n’y avait même pas 15 nœuds de vent, c’était marrant de voir comment les bateaux à moteur peinaient à suivre, je me suis même dit que j’aimerais bien que la ligne d’arrivée soit un peu plus loin.

Vous êtes très solidaires entre marins de la classe Multi50, est-ce une classe à part ?

C’est une petite classe, nous n’étions que six bateaux au départ, si on n’arrive pas à être soudés, on n’avancera pas. Nous sommes six profils très différents, mais nous avons tous le même kif du multicoque, on se dit que le plaisir doit passer avant la perf, la pression des partenaires, les enjeux de carrière… C’est dans cet esprit qu’on veut défendre la place de cette classe Multi50, son côté humain, ce serait aussi chouette que cette classe se féminise.

Le fait que cette Route du Rhum aille en Guadeloupe où tu as longtemps vécu a-t-il donné une saveur particulière à ton arrivée ?

C’est vrai que ça peut balayer une part de frustration liée au fait que je pouvais espérer mieux en termes de performance. S’offrir une arrivée de transat en solitaire, ce n’est pas rien, quand en plus, tu rentres à la maison où tu as tes marques, ça apporte quelque chose de génial. J’ai retrouvé des copains en kite à foils, il y avait pas mal de bateaux à la Tête à l’Anglais, je me suis senti chez moi, je savais que j’allais retrouver des gens avec qui j’allais partager tout ça. La Guadeloupe attend la Route du Rhum et attend ses skippers. C’est important que la Guadeloupe s’approprie davantage la Route du Rhum et la voile en général.

Comment as-tu réagi quand tu as appris le chavirage de Lalou Roucayrol ?

Ça me faisait ch… parce qu’on n’allait pas être la seule classe à 100% à l’arrivée, et en plus Lalou, a un tel sens du partage, il se donne les moyens pour que la classe vive, c’était assez frustrant de voir qu’il se privait d’une arrivée de Route du Rhum pour un chavirage. Et en même temps, c’était une alerte, même si je ne me suis jamais senti en danger.

Quel est maintenant l’avenir pour toi ?

L’envie, c’est d’abord de me poser un peu, de profiter de la musique ce soir, de rentrer à la maison pour voir gens que je ne vois pas assez régulièrement, de profiter de la Guadeloupe, d’accueillir des copains. Après, je suis engagé sur trois ans, avec la Transat Jacques-Vabre l’année prochaine, la Québec-Saint-Malo et une autre transat la suivante. Pour 2021 et 2022, il faudra voir comment on relancera le projet pour partir sur un nouveau cycle et aller sur le prochain Rhum.

IMOCA – Thomson sur le podium
Vincent Riou a franchi la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre ce samedi à 09 heures, 21 minutes et 8 secondes (heure de Guadeloupe) après 13 jours, 0 heure, 21 minutes et 8 secondes de course, à 11,34 nœuds de moyenne (sur l’orthodromie). Au total, le skipper de PRB a parcouru 4 544 milles à la moyenne de 14,55 nœuds (sur l’eau).

Dans un ultime grain bien copieux, Vincent Riou achève donc sa quatrième Route du Rhum-Destination Guadeloupe à la quatrième place au classement IMOCA. Venu à Saint-Malo pour gagner cette épreuve qui ne lui a jamais vraiment souri, Vincent est parti très fort, a animé la tête de course tout le premier tiers du parcours, d’abord devant Paul Meilhat en leader du Sud, puis dans sa roue jusqu’à l’entrée dans les alizés. Privé de girouette dès le début de course, Vincent ne pouvait tenir la cadence sous pilote qu’il devait utiliser en mode compas, ce qui est beaucoup moins performant notamment au portant.

S’il a pu rester dans le match en comptant sur le potentiel de ses foils et en s’imposant un rythme très élevé, le skipper de PRB a accumulé les problèmes dans les grains de la seconde partie de la traversée et a fini par se faire doubler par Yann Eliès. Encore dans le timing pour contester la troisième place à Alex Thomson à l’atterrissage sur la Guadeloupe, son contournement de nuit dans des vents poussifs le fait échouer au pied du podium.

Class40 – Que du bleu !
Alors qu’à l’avant, Yoann Richomme semble bien parti pour terminer premier Class40 de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe et que le duo Phil Sharp-Aymeric Chappellier bataille pour les deux autres places sur le podium, le gros de la flotte a essuyé vendredi soir un passage de front très musclé, sans doute le dernier de la transat en solitaire, qui a contraint Emmanuel Le Roch et Romain Rossi à faire route vers Madère.

« Je n’avais jamais pris une douille comme ça !  » Louis Duc a beau naviguer au large depuis plusieurs années en Class40, il confiait samedi matin avoir passé une nuit qui restera comme l’une des plus difficiles qu’il ait connues en mer. La cause ? Le passage attendu dans une zone s’étendant en latitude de l’Islande au Sud des Canaries d’un violent front et de sa traîne qui ont généré vents moyens entre 35 et 45 nœuds, rafales à plus de 60 et une mer croisée qui a secoué marins et matériel. « Je croyais que j’allais péter le bateau à chaque vague. A un moment, je me suis mis à la cape pendant deux trois heures le temps que le front passe, le bateau s’est couché dans 65 nœuds de vent », a ajouté le skipper de Carac, positionné à 350 milles au Sud des Açores.

Plus dans son Nord, Cédric de Kervenoal, au large du cap Saint-Vincent, comparait, lui, la situation à « Space Mountain » : « Sauf que là, le tour de manège a duré 4-5 heures. C’était une des nuits les plus terrifiantes de mes navigations en solitaire. Ce qui était surtout impressionnant, c’était le bruit. Moi en plus, j’ai un bateau en bois, en contreplaqué époxy, j’avais l’impression d’être dans une cagette à légumes et à chaque vague, je croyais qu’il allait s’ouvrir en deux ». Heureusement pour le skipper de Grizzly Barber Shop, son Class40 est sorti indemne de cette quatrième grosse dépression depuis le départ de Saint-Malo, ce qui n’a pas été le cas de l’Américain John Niewenhous, confronté à des problèmes de gréement sur Loose Fish, qui a signifié son abandon, de Romain Rossi (Fondation Digestscience), qui a perdu son aérien de secours et fait cap vers Madère, le temps « d’évaluer la situation », et d’Emmanuel Le Roch (Edenred), lui aussi en route vers l’archipel portugais, pour cause de pilotes automatiques hors-service et de cloison structurelle du mât fissurée.

La situation pour les autres devrait désormais s’améliorer avec une descente plein Sud vers la route des alizés que certains, à l’image du Belge Jonas Gerckens, 15e sur Volvo, commencent à humer : « Enfin, on ouvre un peu les voiles et on commence à trouver un régime d’alizés qu’on attendait tant depuis le départ. Le bateau tape moins, les vitesses sont à deux chiffres, enfin du positif ! J’ai hâte d’enlever des couches et de prendre soin de mon corps ». Ce régime d’alizés est le quotidien depuis le début de la semaine de la tête de la flotte qui continue à glisser à bonne allure vers la Guadeloupe où les premiers sont attendus mardi. Et notamment celui qui, depuis quasiment le départ de Saint-Malo, fait la course en tête, Yoann Richomme. Le skipper de Veedol-AIC est toujours doté d’une confortable avance de plus de 100 milles sur ses deux poursuivants immédiats, Phil Sharp (Imerys Clean Energy) et Aymeric Chappellier, lancés depuis plus d’une semaine dans un duel dont l’issue ne sera sans doute connue qu’au tout dernier moment.

« A mon avis, ça va se terminer sous le vent de la Guadeloupe », confirme le second, sur le Mach40 Aïna Enfance & Avenir avant d’ajouter : « Maintenant qu’on a creusé un peu derrière (le quatrième Kito de Pavant, accuse plus de 100 milles de retard sur le duo, NDLR), on augmente la prise de risques au fur et à mesure qu’on approche, il faut essayer d’aller jouer la deuxième place ». Derrière, la lutte est tout aussi intense entre un trio composé de Kito de Pavant (Made in Midi), Arthur Le Vaillant (Leyton) et Luke Berry (Lamotte-Module Création), tandis qu’Antoine Carpentier (Custo Pol) n’a pas dit son dernier mot…

– Axel Capron –

Classes Rhum – Près de 2 000 milles d’écart
Alors que Pierre Antoine a obliqué sa trajectoire pour viser la Guadeloupe et rencontrer le remorqueur en route vers Arkema retourné, Laurent Jubert traverse encore le golfe de Gascogne ! Près de 2 500 milles séparent le leader de la catégorie Rhum Multi du dernier des Rhum Mono…

Encore deux bonnes journées de mer pour apercevoir les reliefs tourmentés de Basse-Terre : Pierre Antoine a obliqué après une longue descente vers la latitude de la Martinique, dans l’idée de croiser plus aisément le remorqueur qui vient à sa rencontre. En effet, depuis 24 heures, le skipper d’Olmix ne navigue plus en solitaire : il a récupéré Lalou Roucayrol sur son Multi50 retourné par 19° Nord et 45° Ouest, à 950 milles dans l’Est de la Guadeloupe. Le duo n’a probablement pas choisi la route la plus rapide pour en finir, sachant que le leader parmi les Rhum Multi cumulait près de 600 milles d’avance sur son dauphin, Jean-François Lilti (École diagonale pour citoyens du monde) lors de la récupération du skipper d’Arkema.

A noter aussi dans cette catégorie qui compte encore treize solitaires en course : la performance du garagiste d’Abbeville est à souligner. À bord de l’un des plus anciens multicoques de cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe (1983) et probablement l’un des plus inconfortables de la flotte (construction en aluminium de 15 m), Étienne Hochédé avait terminé cinquième il y a quatre ans ! Le skipper de Pir2 est bien parti cette fois pour accrocher le podium de cette onzième édition…

Quatre multicoques à Cascais

Et toujours dans cette classe, quatre skippers ont préféré avec justesse, se réfugier à l’entrée du Tage au vu des conditions météorologiques qui règnent au large du Portugal : une mauvaise dépression s’est formée devant Lisbonne qui va non seulement apporter beaucoup de pluie et d’orages, mais aussi un flux de secteur Sud puissant sur une mer chaotique. Dans cette situation, un nouveau départ ne semble pas se dessiner avant plusieurs jours pour Bertrand de Broc (Cré’actuel), Gérald Bibot (Zed7), Christian Guyader (Guyader Gastronomie) et Gildas Breton (Bo Carré).

Pour ces mêmes raisons météorologiques, les Rhum Mono ont subi les assauts d’une mer très forte la nuit dernière à l’image d’Éric Bellion (commeunseulhomme), de Christophe Souchaud (Rhum Solidaire-Cap Handi), de Nicolas Magnan (SOS pare-brise) ou Dominique Dubois (Ghéo). Enfin de l’autre côté de ce front actif, ils peuvent désormais plonger vers le Sud-Ouest pour se dégager et espérer accrocher les alizés qui sont malheureusement très bas en latitude, entre Canaries et Cap-Vert. Nils Boyer (Le choix funéraire) est d’ailleurs en approche de l’archipel canarien tandis que Luc Coquelin (Rotary-La mer pour tous), Wilfried Clerton (Cap au cap location-SOS Villages d’Enfants) et Jean-Marie Patier (Formatives Network) ont franchi le tropique du Cancer…

Crédit Photo : A.Courcoux
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– CP –

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