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Transat AG2R: C’est un pic, c’est un cap, c’est une péninsule

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22/04/2008 –

C’était attendu… La pointe Nord-Ouest de l’Espagne est en train de redistribuer les cartes. Le petit groupe de furieux qui pointe en tête du classement a choisi de venir raser les côtes d’Espagne à la faveur d’une petite bascule du vent au sud. Le vent s’est orienté au sud-ouest, pile sur la route directe et c’est maintenant l’heure des choix.

Pain noir après pain blanc… Aux heures de glisse à grande vitesse dans le Golfe de Gascogne a succédé une séquence plus difficile : allures de près et vent fort malmènent les équipages, trempent les habitacles. La vie à bord des Figaro Bénéteau est loin de s’apparenter à un long fleuve tranquille : même si nombre de skippers ont déjà connu des situations plus difficiles, chacun doit faire avec un intérieur trempé par les voiles rentrées à la hâte quand le vent monte, avec un univers penché à 25°, avec les mouvements saccadés de la carène affrontant la mer de face. On ne le dira jamais assez : les allures face au vent, font le plaisir des tacticiens et navigateurs de tous poils par la richesse des hypothèses proposées. En revanche, elles font souffrir les organismes et les machines et sont particulièrement inconfortables. Les anciens avaient coutume de dire : « deux fois la route, trois fois la peine… » Il y a fort à parier que nombre de navigateurs de la Transat AG2R pensent de même. Et même si les favoris de l’épreuve ne laissent rien transparaître, il reste que plusieurs équipages commencent, à l’instar des benjamins de Groupe Céléos, à avouer que ces premières heures de course ont été particulièrement sollicitantes et que la fatigue commence à se faire sentir.

Grand large ou navigation côtière
A la vacation de ce jour, il apparaissait clairement que la route vers Madère semblait semée d’embuches. Globalement, les navigateurs sont partagés entre les tenants de l’option ouest qui espèrent contourner par le Nord la dorsale qui leur barre la route et ceux qui souhaitent se faufiler dans un trou de souris le long des côtes du Portugal. Au classement de 17 heures, il semble bien que la plus grande partie des navigateurs aient choisi leur camp. Côté grand large, Gedimat va tenter de préserver son positionnement extrême quand Financo et Athéma sont sur une position d’attente à quelques dizaines de milles des côtes de Galice. Plus à terre, Cercle Vert et Suzuki tentent de gagner dans le sud. A situation complexe, réponses difficiles : pour beaucoup de navigateurs les modèles de routage pouvaient donner des résultats totalement contradictoires en fonction des fichiers météo proposés. Au final, l’intuition risque d’être déterminante et ce n’est pas pour déplaire ceux qui pensent que les marins ont encore un rôle à jouer dans l’établissement de leur stratégie. La grande partie d’échec vient de débuter ; son résultat ne devrait pas être connu avant le passage de marque devant Madère.

Dernière minute
L’équipage d’Iroise Promotion a annoncé à la direction de course qu’il se détournait sur La Corogne. Tangi Mahé s’étant blessé au genou, le tandem préfère jouer la sécurité et consulter un médecin avant de décider de reprendre la course.

Ils ont dit :
Jeanne Grégoire, Banque Populaire, 5ème
« Ca se passe humidement, mais bien. On a bien navigué près des côtes, on a fait un tricotage plutôt propre. C’est déjà ça. Nico navigue parfaitement. J’ai toujours peur qu’il ne dorme pas assez, et Nico pense la même chose pour moi ! »

Jean-Pierre Nicol, Aquarelle Le Figaro, 12ème
« On est au taquet. Beaucoup de vagues au Cap Finisterre. On a eu 30-35 nœuds. C’est dur de trouver le bon timing pour virer. On a hâte de voir le soleil. Actuellement, c’est les montagnes russes. On joue à saute-mouton. Il y a un paquet qui part vers l’Ouest. On compte virer dans une heure ou deux pour descendre dans le Sud. On ne lâche rien. »

Christopher Pratt, Financo, 1er
« C’est humide et encore un peu venté. La suite des évènements va concerner l’option à prendre jusqu’à Madère. Pour l’heure, c’est collé – serré. De toute façon, on a l’habitude sur ces courses là. Sinon, on est vraiment en phase avec Nico. Quand on sera dans les alizés on se fera un peu plus d’apéros pour se raconter deux – trois petits potins. »

Photo : © B. STICHELBAUT

– CP –

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