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Transat AG2R: Sur un rythme de fado…

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23/04/2008 –

Au large du Portugal, la Transat AG2R semble avoir adopté un nouveau tempo, plus lancinant. Après une traversée du Golfe de Gascogne plutôt rock ‘n roll, les concurrents découvrent les charmes de la lenteur et les bienfaits des premiers vrais rayons de soleil depuis le départ de Concarneau.

On aurait pu les croire tendus comme des cordes à violons, à l’affut de la moindre risée, inquiets à l’idée qu’un de leurs congénères puisse tout à coup prendre la poudre d’escampette. Mais Jean Maurel avait déjà donné le ton depuis Etoile Filante, le catamaran organisation : « Tous les concurrents que nous croisons sont plutôt décontractés. Visiblement, ils prennent ces moments de calme du bon côté. Ils sont concentrés, ils font leur boulot de régatier, mais il n’y a pas de tension excessive… » D’une certaine manière, les tandems abordent cette traversée d’anticyclone avec un certain fatalisme. On en profite pour « faire sécher le linge », celui des équipages comme celui du bateau, pour engranger des heures de sommeil, pour faire un vrai repas. Les premiers rayons de soleil incitent à une certaine forme de civilité après avoir cravaché hommes et machines pendant deux jours et demi. On profite en attendant de voir de quoi demain sera fait.

Boule de cristal
Car, dès qu’il s’agit de consulter l’avenir, les navigateurs se montrent particulièrement dubitatifs. « On se demande où se trouve l’issue » (Armel Tripon, Gedimat), « On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé » (Erwann Israel, Défi Mousquetaires), « Je ne vois pas bien la sortie » (Nicolas Troussel, Financo) : tels sont quelques uns des leitmotivs qui reviennent dans les vacations de ce mercredi. Les vieux briscards du circuit semblent le prendre avec une certaine philosophie, quand certains jeunes loups manifestent plus d’impatience. Mais la situation est là : une bulle anticyclonique s’est placée sur la route des concurrents et génère des vents très faibles et erratiques sur la zone de course… Faculté de divination, marc de café et boules de cristal deviennent aussi utiles que les plus affûtés des fichiers météos. Pour s’en sortir chaque équipage a ses propres stratégies : s’en tenir aux options fixées quelques heures plus tôt, se fier à son intuition ou prendre ce qui se présente et vivre sur ses acquis. Réponse d’ici vingt-quatre heures quand les premiers s’extirperont de ce piège…

Dernière minute
L’équipage d’Iroise Promotion a annoncé à la direction de course qu’il abandonnait la course compte tenu du genou de Tangi Mahé qui ne peut plus se déplacer correctement à bord. Les deux navigateurs étaient d’autant plus déçus qu’ils se sentaient particulièrement bien dans le match pour cette traversée du Golfe de Gascogne.

Trophée AG2R de la Performance solidaire du 23 avril : Axa Atout Cœur pour Aides (Erik Nigon et Cédric Pouligny) avec 109 milles parcourus en 24h.

Ils ont dit :

AXA Atout Cœur pour AIDES – Erik Nigon ( 9ème au classement de 17H)
« On est en train de pêcher ; ça ne marche pas terrible, mais il faut bien s’occuper ! Sérieusement, on est bien concentré mais cela n’est pas simple. Avoir le Trophée AG2R de la Performance solidaire c’est excellent, on imaginait que cela pouvait se faire, on a eu de bonnes conditions et c’est super. Cédric n’est pas complètement étanche donc il fait sécher. On ne va rien lâcher. »

Gédimat – Armel Tripon ( 12ème au classement de 17H)
« Cela ne va pas trop mal, sous le soleil. On a un petit peu de vent pour faire avancer le bateau. On avait une stratégie bien précise. Dès le premier soir, on voulait se décaler dans l’ouest. On est tombé dans une bulle sans vent la nuit dernière et on a pris du retard sur nos camarades. On voit bien la situation mais après on se demande où se trouve l’issue. »

Sopra – Gregory Gendron ( 10ème au classement de 17H)
« Tout va bien. Il fait beau, le ciel est bleu mais il n’y a pas beaucoup de vent. On fait sécher les cirés sur le pont. Le Figaro ça mouille beaucoup moins que le trimaran et même si il y a du vent, l’autre peut aller dormir et on peut rester seul sur le pont. C’est plus cool et moins stressant. C’est pas mal,  ça sent les vacances. Là c’est une belle journée. On commence à retirer les cirés. Le fond de l’air n’est pas si chaud, un peu comme un printemps en Bretagne. Coté météo c’est un peu le bazar, on verra bien, on fait comme on peut avec ce que l’on a. »

Photo: © STICHELBAULT Benoit

– CP –

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