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A bord de Mariette lors des Voiles de Saint-Tropez

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10/2009 –

A  bord de la Goélette Mariette, la dernière journée des Voiles de Saint-Tropez a été qualifiée d’anthologie par tous les observateurs. Par plus de 20 nœuds de vent, le comité de course a lancé les voiliers sur un parcours des plus spectaculaires. Le triangle de 19 milles entre Les Issambres, la Moute et le Portalet, nous a fait affronter un clapot assez prononcé ainsi que des rafales dépassant les 30 nœuds. Ces conditions musclées nous ont incité à prendre un départ plutôt sage, mais dés le passage de la 1ère bouée, nous avons pu envoyer toute la toile et permettre à Mariette de fondre sur ses concurrents. Tout l’équipage s’active pour exploiter pleinement le potentiel de la goélette de 1915 dessinée par Nathanaël Herreshoff. Nous testons toutes les combinaisons de voiles possibles. Avec pratiquement 800 m², notre gîte atteint souvent son angle maximal. A chaque rafale violente qui nous couche, nous affalons rapidement les voiles les plus hautes puis les hissons dés que Mariette a repris sa course effrénée.

Bords assourdissants.

Le vent siffle bruyamment entre les mâts, le clapot heurte sourdement notre étrave. Le capitaine donne calmement ses ordres. Posté au pied du mât principal, il veille au comportement de la goélette ainsi qu’à la sécurité de son équipage. La majeure partie des marins se cramponne à la lice au vent, qui par l’impressionnant angle de gîte et les 7,25 mètres de Maître Bau, se retrouve très haut dessus de l’eau. Quant aux équipiers chargés des voiles d’avant, ils sont régulièrement submergés par les vagues qui balayent violemment le pont, en manquant à chaque fois de les emporter. Ainsi réglés, alors que les écoutes sont tendues à l’extrême, et que la coque vibre et craque, nous rattrapons peu à peu nos adversaires. Puissamment, majestueusement, la goélette de 42 mètres et des 165 tonnes refait son retard. Après avoir viré la dernière bouée, nous nous lançons dans un très grisant bord de Grand Largue. Avec tout dessus, nous filons vers la ligne à plus de 12 nœuds. Le plaisir est intense, et sur le plan d’eau, tout autour, les duels sont magnifiques. A l’arrivée, 5 minutes après la goélette Eleonora, plus longue que nous de 10 mètres, nous devancerons finalement Altaïr de 2 minutes. Malheureusement, la goélette signée William Fife, nous battra en temps compensé de 20 petites secondes.

Journée grisante.

Arrivés à quai, Charlie Wroe qui assure le commandement de Mariette depuis 2004, nous a convoqués pour un débriefing joyeux. Malgré les 20 secondes de retard, il nous a exprimé son plaisir et sa fierté d’avoir vécu cette incroyable dernière course de la saison. Ce samedi 6 octobre 2006 est désormais inscrit dans la légende des Voiles de Saint-Tropez, comme dans celle des régates classiques. Le célèbre photographe Gilles Martin-Raget a même déclaré que cela faisait « 10 ans que l’on attendait ça ! ». A bord de la belle goélette noire, pour beaucoup, c’était simplement l’une des plus belles journées de mer jamais vécues.

Fiche Technique sur NauticNews.com de la Goélette Mariette.

Tags sur NauticNews.com : MarietteYacht ClassiqueRégates Classiques

Crédit Photo : Jamie Medlin

-NG-

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