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Virbac-Paprec 3 s’impose dans la Barcelona World Race

Victoire de Dick et Peyron sur Virbac-Paprec 3 dans la Barcelona World Race 2011

Virbac-Paprec 3, mené par Jean-Pierre Dick et Loïc Peyron, a remporté la Barcelona World Race. Les deux navigateurs ont franchi la ligne d’arrivée devant Barcelone après 93 jours, 22 heures, 20 min et 36 secondes de mer. Ils ont parcouru 29 075 milles en faisant une vitesse moyenne de 12,9 nœuds malgré deux escales techniques. Jean-Pierre Dick, lauréat de la première édition de la Barcelona World Race avec Damian Foxall signe un formidable doublé. Quant à Loïck Peyron, il remporte ici son premier tour du monde après deux podiums, dans le Vendée Globe et The Race.

A bord d’un plan VPLP-Verdier de toute dernière génération, construit comme tous les 60 pieds de Jean-Pierre chez Cookson en Nouvelle-Zélande, le tandem a réalisé une course presque parfaite. Fait notoire et presque incroyable, il la remporte après deux escales techniques : la première au Brésil (15 heures, entre le 15 et le 16 janvier), la seconde en Nouvelle Zélande (48 heures entre le 16 et 18 février). Et le tout, en raflant au passage, un record des 24 heures (506, 33 milles soit 21,1 nœuds de moyenne)

Retour sur 3 mois de course

Virbac-Paprec 3 a pris la tête de la Barcelona World Race en Mer d’Alboran, le 2 janvier, 2 jours après le départ de la capitale catalane. Le lendemain, à 19h55, il sort du détroit de Gibraltar en pôle position, les 13 autres monocoques à sa suite. A ce stade de la course et pendant presque un mois, son principal adversaire s’appelle FONCIA (Michel Desjoyeaux/François Gabart). Dès le début,  les deux quasi-sisterships vont se livrer une bagarre terrible et alterner en tête du classement. A huit reprises, ils vont s’échanger la première place, jusqu’au 25 janvier, date du démâtage de FONCIA.
Le duel sera très serré au large du Cap Vert, puis en Atlantique Sud. Ironie du sort, les deux équipages vont se retrouver ensemble en escale forcée à Recife et se croiser dans le même appartement le temps de prendre une douche et de faire un petit somme. Le 15 janvier à 10h00, Virbac-Paprec 3 s’amarre en effet dans le port brésilien pour y réparer un rail de chariot de grand-voile arraché sur 2,50 mètres. L’escale technique va durer 15 heures. Ce sera ensuite une course poursuite après FONCIA (reparti plus tôt) lors d’un grand contournement de l’anticyclone de Sainte Hélène par la face Ouest où les deux rivaux déclencheront le mode furtif. Cette stratégie, loin de la majorité de la flotte qui a plutôt opté pour un flirt dangereux avec l’anticyclone, va permettre à Virbac-Paprec 3 et FONCIA (et dans une moindre mesure MAPFRE) non seulement de rattraper une partie du peloton qui les avait doublés pendant l’escale, mais aussi de le dépasser, puis de le distancer. S’en suit un concours de vitesse en direction du cap de Bonne Espérance au cours duquel le monocoque bleu décroche, le 22 janvier, le record de distance sur 24 heures, homologué par le WSSRC à 506,33 milles (de 21,1 nœuds de moyenne).  A force de pédaler comme des fous, Jean-Pierre et Loïck parviennent à doubler Michel Desjoyeaux et François Gabart et à rependre le contrôle de la course le 23 janvier.  Le démâtage de FONCIA le 25 janvier au petit matin les prive bientôt d’adversaire… Mais pas pour longtemps. Bientôt, c’est l’équipage de MAPFRE qui va endosser le rôle du meilleur ennemi.

Wellington relance la donne

L’écart avec Iker Martinez et Xabi Fernandez va fluctuer énormément. Dans l’océan Indien, il se montera à 781 milles (le 7 février) pour retomber dans le Pacifique à 8,3 milles (le 25 février) après une deuxième escale technique de 48 heures en Nouvelle-Zélande.
Le 16 février, Jean-Pierre et Loïck font relâche à Wellington pour y changer leurs chariots de lattes de grand-voile défectueux et réparer une bulle de roof, explosée dans une tempête de l’océan Indien. Ils en repartent avec une météo idéale, mais avec l’équipage espagnol à leurs trousses. MAPFRE, qui ne s’est pas arrêté, ne relâche pas la pression. Jean-Pierre et Loïck résistent, passent le 3 mars le cap Horn en tête comme ils avaient franchi Bonne Espérance et Leeuwin et profitent de problèmes de drisse du tandem basque pour prendre à nouveau la poudre d’escampette dans la remontée de l’Atlantique. Une fois de plus, ils négocient parfaitement l’anticyclone de Sainte-Hélène. Ils ne seront plus vraiment inquiétés par la suite, malgré un passage du Pot au Noir chaotique, plus de 15 jours de navigation au près et une traversée épique du détroit de Gibraltar, avec 40 nœuds de vent dans le nez… La boucle est bouclée aussi magistralement qu’en 2008 où Jean-Pierre était sorti puis entré en Méditerranée en première position.

Dick et Peyron sur Virbac-Paprec 3 remportent la Barcelona World Race 2011

Les premiers mots de Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron une fois la ligne franchie :

Jean-Pierre Dick, Virbac-Paprec 3 : « C’est extraordinaire.  Deuxième victoire avec à chaque fois avec un bateau neuf. Le fait de revenir d’Auckland a aidé à fiablisier le bateau. Nous avons un bel outil de travail. Avec Loïck c’était magique. On a énormément profité. J’ai pris beaucoup de plaisir. Nous sommes en forme après 3 mois. On a adapté le rythme de Loïck. Nous nous sommes laissés un peu faire. Nous laissions libre les heures de quart. Cela marche bien. Nous sommes reposés !»

Loïck Peyron, Virbac-Paprec 3 : « Ma première victoire en Tour du Monde, c’est exceptionnel. Mon troisième Tour du monde : le premier en solitaire, le second en équipage et ce troisième en double. Et nous l’avons gagné, bien dominé malgré une belle concurrence. Elle n’a pas manqué. C’était agréable. Cela fait du bien de finir et de bien finir. La réussite vient d’une vraie cohésion, nous sommes complémentaires. Le fait de savoir-faire du solitaire. Cela permet de mettre en confiance l’autre, de se reposer et d’attaquer quand il faut. La réussite vient aussi d’avoir une très belle machine sous les pieds. Nous avons fait peu d’erreurs, sauf cette nuit une erreur. Sûrement le relâchement avant l’arrivée. Un vrai travail bien fait ! »

Tags sur NauticNews: Barcelona World RaceOpen 60 IMOCA

Plus d’informations: www.barcelonaworldrace.org

Crédit Photos : Nico Martinez

– NN –

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