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Vendée Globe: Vincent Riou sur PRB abandonne

Alors qu’il estimait être en mesure de réparer la coque de son bateau, Vincent Riou n’a pas pu, en revanche, trouver de solution pour pallier la blessure de son tirant d’outrigger. Aller dans les mers du sud dans de telles conditions est inenvisageable.

Le diagnostic de Vincent est donc tombé ce matin : il rend les armes sur ce Vendée Globe 2012. Il abandonne.

Cette décision est murement réfléchie. C’est la mort dans l’âme et les larmes aux yeux que Vincent annonce son retrait sur son troisième Vendée Globe. « Pouvoir poursuivre la course dans les conditions de sécurité nécessaires pour les mers du Sud, c’est ce qui guidera mon choix » avait expliqué Vincent avec beaucoup de lucidité quelques minutes après le choc. Aujourd’hui, les conditions ne sont pas réunies. Le skipper de PRB est contraint de faire route vers le Brésil pour réparer son monocoque. Il pourrait rejoindre Salvador de Bahia d’ici trois jours, 500 milles le séparant de la baie brésilienne.

Se résoudre à l’abandon en raison d’une collision avec un objet flottant, qui plus est une bouée de port, est une situation particulièrement dure. Pour Vincent, la déception s’est mêlée d’un sentiment d’injustice. Le compétiteur qu’il est avait jusque-là mené son 60′ avec beaucoup de prudence. Lui qui a remporté ce Vendée Globe en 2004-2005, savait que la route était longue et voulait justement aborder le Sud avec un bateau intact, capable de gérer des conditions de mer et de vent extrêmes. La course est finie pour Vincent, le skipper de PRB, l’un des grands favoris de ce Vendée Globe, ne sera pas de la partie dans le Sud !

Pendant ce temps, Jean-Pierre Dick est à l’attaque

Le skipper de Virbac Paprec 3 a gagné deux places en 24 h. Une première suite à la collision malheureuse de Vinecnt Riou et une autre à la vitesse pure pendant la nuit. Il est ce matin le nouveau dauphin d’Armel Le Cléac’h (Banque Populaire).

Avec près de 340 milles parcourus à 14 nœuds de moyenne, Jean-Pierre Dick a réalisé la meilleure progression ces dernières 24 h et doublé François Gabart (MACIF) dans la nuit. De son aveu, il n’a fait que deux choses depuis le départ, veiller à la marche du bateau et dormir…Flashé à plus de 17 nœuds sur la dernière heure avant le classement de ce matin, il semble qu’il va devoir attendre encore un peu pour se détendre et profiter de sa navigation. Derrière un Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) inflexible, qui maintient son petit matelas d’avance sur ses poursuivants directs (50 milles), la lutte fait donc rage. François Gabart (MACIF) s’est fait doublé par l’extérieur dans la nuit, dans une zone de vent visiblement plus faible. « La mer s’est aplatie. Le bateau glisse tout seul sans forcer. On ne bat pas des records de vitesse, certes, mais la sensation de glisse sans forcer est tellement sympa. Si seulement on pouvait avoir ces conditions toute la nuit… », confiait le skipper. Sûr que ce matin, il doit appeler de ses vœux les plus chers le retour d’un peu plus de pression ! Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), passé 4ème, semblait quant à lui reprendre un peu de vitesse. Peut-être le signe qu’il commence à venir à bout de ses multiples soucis techniques. Même constat pour Alex Thomson (Hugo Boss) qui n’en finit pas d’impressionner à bord de son monocoque de 2007. Il affichait ce matin la deuxième meilleure progression des dernières 24 h, soit 312 milles. Une performance qui lui permet de réduire sensiblement son retard sur le leader, à 125 milles de l’étrave chromée de sa magnifique monture.

Cap au sud !

Derrière, le trio composé par Mike Golding (Gamesa), Jean Le Cam (SynerCiel) et Dominique Wavre (Mirabaud) met enfin le cap vers le sud-est et semble s’allonger un peu, à la faveur d’une accélération du marin anglais. Jean Le Cam reste dans la roue de Golding et maintient le rythme pendant que Wavre semble très légèrement décrocher. Entrés dans l’Atlantique Sud hier, dans la nuit, Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) et Tanguy de Lamotte (Initiatives-coeur) plongent maintenant franchement vers le sud, en suivant un peu à l’est la trajectoire du groupe de tête. Les vitesses progressent sensiblement à mesure qu’ils avancent dans l’alizé. Plus à l’ouest, après un passage du pot au noir particulièrement difficile, Arnaud Boissières (Akena Verandas) et Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) retrouvent des vitesses à deux chiffres et allongent la foulée vers le sud. Très décalé à l’ouest, le skipper de Votre Nom autour du Monde avec EDM Projet devrait passer tout près de l’archipel des îles Fernando de Noronha, à moins d’une centaine de milles. Encore  dans l’hémisphère nord, à 225 milles de l’équateur, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) semble tout juste s’extirper des griffes de la zone de convergence intertropicale. Sur son monocoque à quille fixe, le seul de la flotte, il est encore à plus d’une journée de navigation de l’équateur.

Vincent Riou, skipper de PRB: « C’était une décision très dure à prendre mais c’est la plus raisonnable. Je m’étais fixé cet objectif de Vendée Globe depuis plusieurs années. J’y ai mis énormément d’énergie. Je suis profondément déçu mais je le suis aussi et surtout pour mes partenaires, PRB et aussi Bouyer Leroux et Mercedes. PRB m’accompagne depuis 10 ans. Ils me font une grande confiance. Même si je n’y suis pour rien dans cette collision et les dégâts que cela a entrainé, je ne peux m’empêcher de culpabiliser. Je me sentais vraiment bien dans la course. Ces bateaux ont un potentiel impressionnant et je sais que la course dans le Sud va cette année prendre une autre tournure. La barre sera très haute et j’aurais bien aimé être de la partie. Ce jeu-là, j’avais vraiment envie d’y participer ! »

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– CP –

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