NauticNews

Transat Bretagne-Martinique : ça accélère…

Le vent s’est renforcé depuis hier soir. Après avoir atteint plus d’une trentaine de nœuds en début de nuit, il s’est établi, ce matin, autour de 20-25 nœuds. Résultat, sur l’eau, ça déboule ! À 5 heures, les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique affichent tous – ou presque – des vitesses à deux chiffres. L’autre bonne nouvelle, c’est que la situation est beaucoup plus stable. Finies les oscillations jusqu’à 30 ou 40°. A présent, les pilotes automatiques peuvent assurer le travail et laisser un peu de répit aux marins avant une bascule du vent à l’est, demain, et l’ouverture du jeu des empannages.

« Hier, à la tombée de la nuit, ils ont ouvert les ventilos», plaisantait Gildas Morvan, ce matin à la vacation de 5 heures. C’est un fait, le vent a pris des tours depuis une dizaine d’heures. Et pour cause, avec le décalage de l’anticyclone des Bermudes vers l’est et l’advection d’air plus frais par le nord, l’alizé se renforce – enfin – sur la route de la Martinique pour les concurrents de la Transat Bretagne – Martinique. Si ces derniers ont pu relever jusqu’à une trentaine de nœuds en fin de soirée, ils composent aujourd’hui avec un vent de 20-25 nœuds qui s’est non seulement stabilisé en force mais aussi en direction. « Il reste des petites variations de 10 ou 15° mais cela n’a plus rien de comparable avec les deux jours précédents et cela permet au pilote automatique de bien gérer » a indiqué le skipper de Cercle Vert. Même constat du côté d’Erwan Tabarly, le leader de la flotte. « C’est moins changeant. A présent, on peut aller tout droit et être un peu moins sur les réglages. Bien qu’il y ait plus de vent que les jours précédents, c’est plus reposant car on peut aller dormir en faisant confiance au pilote » a commenté le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer, qui voit aujourd’hui tous ses poursuivants directs – à l’exception d’Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) – décalés légèrement dans son sud. « Gildas et Fabien (Delahaye- Skipper Macif 2012) ont bien glissé des deux derniers jours. En ce qui me concerne, le vent que j’avais ne me permettait pas de descendre autant qu’eux » a souligné le leader, pas mécontent, cependant, de son positionnement par rapport à ses adversaires au vu de la suite des évènements. « Une petite bascule de 20° est prévue à la mi-journée avec, peut-être, la possibilité d’empanner, mais surtout, une rotation du vent à l’est devrait intervenir demain. Je l’attends avec impatience et j’espère qu’elle sera assez franche pour récupérer une position plus favorable » a précisé le Fouesnantais. Dans l’immédiat, le but, pour lui, est de faire avancer au plus vite la machine et de profiter au maximum de belles conditions de glisse. Car le menu du jour est sympathique : de longs surfs et des siestes pouvant enfin dépasser 30 minutes. En extra : des poissons volants.

Ils ont dit :

Erwan Tabarly – Armor Lux – Comptoir de la Mer :
« Ça a accéléré depuis hier soir. Ça glisse bien. Je pensais avoir un peu plus de vent mais ça reste maniable, on peut faire du pilote, j’ai pu dormir. Il y a moins de manœuvres et moins de réglages à faire. J’ai entre 20 et 25 nœuds de vent en moyenne. Le vent est moins changeant en direction ce qui permet d’aller plus droit, c’est plus constant. Il y a moins de réglages à faire sur le pont. La journée d’hier a aussi été correcte, c’était surtout la nuit dernière où cela n’était pas pratique. C’est plutôt sympa, ayant fait une route aussi longue (on a bien rallongé par Les Canaries), d’avoir du vent car si la transat durerait plus, ce serait long sur la fin. Ça rompt la monotonie. C’est plus conforme par rapport à ce que l’on attend des Alizés, ce n’est pas si souvent soutenu mais ce n’est pas inhabituel non plus. De mémoire, sur la Transat AG2R LA MONDIALE, on a eu un vent plus faible, ce qui demandait des réglages alors que là, avec le pilote, ça glisse. Je fais un surf à 14 nœuds là, alors que je suis au téléphone. Il a beaucoup glissé Gildas pendant les deux derniers jours alors que moi je ne pouvais pas. Mais cette nuit, je vois que c’est moi qui ai glissé un peu plus même si je suis allé un peu moins vite. Pour ma part, j’attends une prochaine bascule, le vent va adonner, j’espère récupérer ce que j’ai perdu les deux derniers jours. On attend une bascule d’une vingtaine de degrés qui devrait avoir lieu vers midi, avec peut-être la possibilité d’empanner. Et il y aura aussi une autre bascule autour du 3 avril aussi. Je regarde à droite et à gauche. Je vois que les bateaux derrière descendent dans le sud. J’attends la bascule, qui je l’espère sera franche, pour me permettre de récupérer une position favorable. »

Gildas Morvan – Cercle Vert :
« Ce sont des poissons volants qui sont cachés dans le bateaux pas des œufs en chocolat ! Ce n’était pas prévu comme ça mais ils ont du allumer la lumière et allumer les ventilos. C’est rentré cette nuit, on a eu jusqu’à 28 nœuds. Le bateau allait vite, la mer était calme. Le vent est plus stable, le pilote gère bien, moi j’ai pu dormir car j’étais un peu fatigué des deux dernières nuits où c’était un peu l’enfer. Il y a toujours un peu plus d’air dans le sud, donc j’ai accompagné Adrien Hardy et compagnie. Là, nous sommes vent arrière, nous sommes sur un bord, on ne peut pas encore empanner. Je pense que ce soir ou la nuit prochaine on va pouvoir empanner. On devrait ouvrir un peu la route. Je regarde Adrien qui est le plus sud dans le paquet, ainsi que Fabien. Erwan sa position n’est pas toujours bonne donc je ne regarde pas trop. Je suis plutôt concentré sur Macif et Agir. On a du vent, c’est une transat avec de l’Alizé établi, ça va durer deux jours au moins c’est sympa et agréable. »

Fabien Delahaye – Skipper Macif 2012 :
« Ça a bien accéléré. Au dernier pointage d’hier, j’étais encore dans la molle et pas les autres, j’ai eu deux heures un peu difficiles. Là, c’est rentré. J’ai une règle depuis le début, j’essaie de dormir de nuit. La lune vient de se lever et là c’est clair. En début de nuit, sous pilote on était à 16-17 nœuds, ça faisait un peu peur car on était dans le noir complet. Le vent est stable mais on a quand même pris des claques à 27-28 nœuds. C’est stable non pas en intensité mais en direction. C’est assez stable avec Gildas à côté, il y a 30 milles d’écart. Avec les autres, j’ai 40 milles d’avance. Ca va adonner, il y a un décalage qui va se faire, il y aura des oscillations et il va y avoir des bords à tirer. Plus on va aller dans l’ouest, plus le vent va aller à l’est. Il faudra caler au mieux ces butées de vent. Il y aura un travail à faire sur les fichiers et modèles pour étudier les prochains empannages. Le programme du jour, c’est de la conduite. Le vent est rentré fort en début de nuit et là on est à 18 nœuds avec une houle intéressante. Ca s’est bien calmé et le pilote fait bien le travail ce qui permet de se reposer et de bien barrer la journée. Cela est aussi difficile de rester sur le pont ceci dit, car il fait très très chaud. J’ai tenté de mettre ciré-bottes car ça mouillait beaucoup, hier, mais j’avais trop chaud, du coup je suis en Crocs et pieds nus. »

Crédit Photo: Alexis Courcoux

Tag sur NauticNews: Transat Bretagne-Martinique

– CP –

Articles de la même catégorie

Commentaires

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs requis sont marqués *

cinq × un =

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.