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Transat Bretagne-Martinique : Sprint final

Si, depuis hier soir, les solitaires de la Transat Bretagne – Martinique ont retrouvé des conditions un peu plus maniables, à bord des Figaro Bénéteau 2, le rythme n’en est pas moins intense. Et pour cause, l’alizé reste soutenu ce jeudi et souffle entre 20 et 25 nœuds mais surtout, les marins entament les derniers 700 milles du parcours. C’est officiel : le sprint final est lancé !

C’est Gilles Chiorri, le directeur de course qui le dit aujourd’hui : « Le premier est à moins de 700 milles de l’arrivée, on peut donc considérer que les garçons sont dans le sprint final… debout sur les pédales ». 700 milles. A peine trois jours de course. En clair : une grosse étape de la Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire. Évidemment, lorsque l’on a déjà 18 jours de mer dans les pattes, 18 jours durant lesquels les hommes et les machines ont tout traversé au presque, le capital forme est déjà bien entamé. « Ça va se jouer sur la fraîcheur des uns et des autres » a commenté Yoann Richomme (DLBC – Module Création). Ces dernières heures, nombreux sont ceux qui ont souhaité profiter de la bonne marche du pilote automatique pour tenter de recharger un peu les batteries. « J’étais complètement cramé hier. Du coup, j’ai dormi  6 ou 7 heures d’affilée. Ca m’a fait énormément de bien, j’en avais vraiment besoin » déclarait Simon Troël, ce matin à la vacation, pas trop déçu, en conséquence, d’avoir laissé Corentin Horeau (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir) lui grappiller quelques milles dans l’intervalle. Même calcul, mais dans une moindre mesure, pour Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) qui avouait pour sa part s’être reposé une bonne partie de la nuit. Idem pour Gildas Morvan. Éreinté hier, le skipper de Cercle Vert s’est montré satisfait d’avoir bien récupéré. « J’étais naze, je n’en pouvais plus. Avec la fatigue, on peut faire des bêtises, déchirer un spi. Pour éviter ça, c’est important de trouver un peu de sommeil » a souligné le géant de Landéda, requinqué et prêt à attaquer.

Ne rien regretter à l’arrivée
D’autres, à l’inverse, ont plutôt misé sur l’adage : « tout ce qui est pris ne sera plus à prendre ». C’est le cas d’Erwan Tabarly. Toujours aux commandes de la flotte avec 50 milles d’avance, il cravache autant qu’il peut. Pas question pour lui de voir se répéter le scénario de 2009 où, rappelons-le, la victoire lui avait échappée pour quatre minuscules minutes seulement. Le skipper d’Armor Lux – Comptoir de la Mer, parfaitement affûté physiquement, ne lésine pas. Il joue toutes les petites bascules du vent et multiplie les empannages. Une trentaine au total. Rien à voir avec ses camarades plus au nord, à l’image de Yoann Richomme qui déclare n’avoir changé d’amure que deux fois depuis hier.  « Sans doute que plus au nord, on est un peu plus chanceux car on fait face à des grains plus isolés » suppose le Lorientais. Cependant, qui dit plus au nord ne signifie pas forcément moins d’efforts. Pour en être sûr, il suffit d’observer la façon dont bataille depuis plusieurs jours Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance). « J’ai passé un temps monstre à la barre parce que j’avais des soucis de pilote automatique. Finalement, c’est un mal pour un bien parce je suis allé vite » a commenté le navigateur, soulagé par ailleurs d’avoir enfin pu solutionner en partie son problème. « J’ai changé le vérin, puisque j’en avais un en « spare ». Ca remarche mais seulement en mode compas » a précisé Anthony, bien décidé à ne surtout pas ménager ses efforts jusqu’à l’arrivée. « Il reste 72 heures de course. Si j’arrive à Fort-de-France en étant capable de courir un marathon, c’est que je n’aurais pas assez donné » a-t-il ajouté. Pour l’heure, son abnégation paie puisqu’après avoir été le premier à empanner pour se retrouver en bâbord amure à la mi-journée – les autres l’ont imité progressivement en début d’après-midi -, il a croisé, devant Adrien Hardy et pointe désormais à la 4e place du classement. Néanmoins, le skipper d’Agir Recouvrement, victime de la perte de son safran tribord hier après-midi, est bien décidé à ne pas lâcher le morceau. La preuve, il parvient à maintenir une vitesse supérieure à 9 nœuds avec une lame. On l’aura compris, l’essentiel, pour tous, sera de franchir la ligne d’arrivée avec le moins de regrets possibles. Les chevaux sont donc lâchés.

Crédit Photo: Alexis Courcoux

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– CP –

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