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Generali Solo : Gildas Morvan (Cercle Vert) prend l’étape

A 3 heures 32 minutes et 52 secondes ce mercredi matin, Cercle Vert franchissait en vainqueur la ligne d’arrivée devant la cité de Brassens. 1 heure et 38 minutes après l’arrivée de Gildas, les 16 concurrents étaient à quai. Fourbus. Cette ultime course au large de 308 milles a été la plus longue. Et certainement la plus dure. Elle scelle encore un peu plus le classement général provisoire de l’épreuve. Adrien Hardy (Agir Recouvrement) est toujours en tête avec 94 points. Gildas Morvan prend la deuxième place, au détriment de Fabien Delahaye (9e à Sète) qui rétrograde en troisième position.

Avec 2 jours et 14 heures de course, cette troisième et ultime grande étape de La Generali Solo a finalement été la plus longue. Et elle est apparue d’autant plus longue aux yeux des concurrents, qu’elle s’est déroulée pour l’essentiel dans le petit temps. Elle a été marquée par des navigations diurnes sans vent, seules les trois nuits en mer ayant apporté un peu d’air frais, jusqu’à cette dernière, entre l’Espagne et a France, où mistral s’est levé au cap Bear.

Morvan impressionnant
Après sa victoire entre Barcelone et Beaulieu sur Mer, Gildas Morvan s’impose une deuxième fois sur une étape de large, grâce à son échappée hier après midi devant le cap Creus. Jouant à terre les brises thermiques, le skipper de Cercle Vert a été impressionnant de maîtrise. En l’espace de quelques heures, il « collait » plus de 4 milles au reste de la flotte emprisonnée dans les calmes. Sa méthode : parier sur le bord rapprochant. L’autre impératif était d’anticiper cette dernière phase de transition décisive en engrangeant un maximum de sommeil la nuit précédente. C’est ce qu’a réussi à faire Gildas, qui enroulait hier matin la dernière marque de passage des Mèdes (Espagne, Estartit) plein de fraicheur et de lucidité.

Mais l’exercice n’était pas évident. Car cette troisième étape a été une succession de transitions et de périodes de calmes pendant lesquelles les marins n’ont pas pu dormir. Que ce soit au large de Marseille ou devant les côtes espagnoles, à chaque fois, ces épisodes ont été la scène d’un regroupement de la flotte et d’un nouveau départ. Pour preuve, le nombre de leaders qui se sont succédés aux avant postes : Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Gildas Mahé (Ports d’Azur Interface Concept), Yoann Richomme (DLBC), sans compter les incursions de Gwenaël Gbick (Made in Midi), Thierry Chabagny (Gedimat) ou Xavier Macaire (Skipper Hérault). Au final, c’est sur le dernier coup à jouer qu’il fallait tout miser.

Gildas Morvan se hisse ce matin en deuxième position du classement général provisoire de La Generali Solo, au détriment de Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) qui signe sur cette étape une de ses plus mauvaises places (9e).  Cette performance permet au « Géant Vert » de prendre, par la même occasion, une petite option sur le Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire.

Hardy toujours présent
Jusqu’à présent, il n’a jamais remporté une seule manche. Pourtant, Adrien Hardy est l’homme phare de cette Generali Solo. Extrêmement régulier et toujours bien placé. Aux avant-postes dès le départ de Beaulieu sur Mer, le skipper d’Agir Recouvrement avait pourtant perdu pas mal de terrain mardi aux aurores, passant l’archipel des Mèdes en 7e position, loin derrière le leader du moment Yoann Richomme. Mais comme Gildas Morvan, il a réussi à s’en sortir hier après midi au large du cap Creus, grâce à sa capacité à faire avancer le bateau et son état de fraicheur, préservée pour cet épisode final. Il termine 2e à Sète, une place qui le conforte en tête du classement provisoire de La Generali Solo, avec 12 points d’avance sur Morvan et 29 points sur Fabien Delahaye.

Il reste encore un Grand Prix
Mais attention ! Tout n’est pas fini. Il reste encore un Grand Prix à disputer à Sète. Soit 4 ou 6 manches d’ici le dénouement de l’épreuve. Même si les écarts en points commencent à compter, mathématiquement, le podium n’a rien de définitif. Il faudra être bon et tenir jusqu’au bout.

Aujourd’hui et demain, jeudi, les marins feront relâche dans le port héraultais, avant de revenir à la compétition vendredi. Avec le Mistral annoncé, il y aura du spectacle devant la Corniche.

Ils ont dit… sur les pontons de Sète :

Gildas Morvan (Cercle Vert) vainqueur de l’étape 3 : « Celle-là était super dure. J’ai les mains bien explosées. Le vent était faible du début jusqu’à la fin, sauf là, entre le cap Bear et Sète, on a eu 20 nœuds. Sinon, c’était vraiment très calme. Du petit temps tout le temps, des transitions. Il y avait sans arrêt des coups à faire. Mais c’est surtout le dernier qu’il fallait négocier. Cet après-midi, je les ai vu partir à 90 degrés de la route sous spi. Y a avait-il quelque chose à aller chercher ? Comme le vent synoptique n’arrivait pas, je me suis dit, autant faire la route directe proche de la terre, on aura certainement du thermique dans quelques heures. C’est ce qui s’est passé. Avec Yoann (Richomme), on allait toujours plus vite qu’eux. On s’est mis à accélérer. Yoann a fait quelques petites erreurs. Il s’est arrêté dans une molle. J’ai eu un peu de réussite aussi sur ce  coup là. Moi, j’ai toujours essayé de faire de la vitesse pour aller chercher le mistral. Il fallait glisser à gauche de la route vers Sète. Coté sommeil, j’ai bien géré. Avant d’arriver aux Mèdes, j’ai enchaîné les petites siestes de 20 minutes. J’étais bien reposé pour attaquer la dernière tranche. J’étais frais. Je savais que ça allait être la foire et j’étais frais. Mon schéma était bien préparé, bien clair pour passer cette zone de transition.
L’organisation nous a emmené dans des endroits superbes : Porquerolles, Cassis, les falaises de Marseille et puis après, toute la côte espagnole, le cap Creus. Un très très beau paysage. »

Adrien Hardy (Agir Recouvrement), 2e de l’étape 3 : «  Belle étape. Elle était dure. Hier matin, je n’ai vraiment pas pris de plaisir, face aux vagues, c’était vraiment dur, il n’y avait pas de vent du tout. Je n’arrivais pas à faire marcher le bateau et je n’étais pas bien placé. C’est le seul moment de la course où j’étais dans une mauvaise posture, sinon, j’ai toujours été aux avant-postes. J’ai fait un beau départ de Beaulieu, une belle première nuit, plein de belles choses. Je suis très content de la manière dont j’ai navigué. Et aujourd’hui, en fin d’après-midi, j’ai réussi à être concentré au moment décisif. J’ai réussi à creuser un peu sur les autres et du coup, mes dernières heures de course ont été paisibles. Il y avait de l’écart devant, de l’écart derrière et c’était zen. C’était cool. Ça m’a changé du reste de la course qui a toujours été sous tension. Depuis le début de La Generali Solo, j’essaie de regarder la flotte et de minimiser les risques. Parce qu’il y a beaucoup d’imprévus. J’essaie de faire les bords rapprochants même si c’est tentant de jouer des coups. Mais ce matin, à ce titre, j’ai eu un petit rappel à l’ordre. Tout ça, c’est une bonne opération pour le classement général. Je suis très content. »

Xavier Macaire (Skipper Hérault), 3e de l’étape 3 : « Elle était dure celle-là. Il y a eu plein de rebondissements, il a fallu s’accrocher jusqu’au bout pour réussir à pendre le podium. C’est super ! Le petit système de vent qu’on avait en arrivant aux Mèdes, on savait que ça n’allait pas tenir. Il fallait en ressortir. Cela voulait dire : une phase de transition et forcément des surprises. J’ai choisi de rester le plus longtemps possible dans ce vent là, au large. Cet après-midi, quand on s’est tous regroupés, je me suis retrouvé dans une mauvaise position. Je n’y croyais plus trop. Mais je suis resté calme, serein, j’ai continué à faire mon boulot. J’ai choisi de rester au large pour attraper le vent en premier. Là dessus, je m’en suis pas mal sorti. Je sauve bien les meubles. Je fais une belle remontée. Mais bon, ce que je retiens de cette étape, c’est que j’ai été deux fois en tête. Malgré un coup dur qui aurait pu me couter très cher ce midi, j’ai réussi à me replacer sur le podium, donc c’est super. Très belle étape. Il fallait que le bateau Hérault soit là, à quai, bien placé ! »

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Crédit Photo: A.COURCOUX

– CP –

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