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Jérémie Beyou (Maître Coq) remporte le Prologue Eric Bompard cachemire

Premier rendez-vous cette 45e édition, le Prologue Eric Bompard cachemire a permis aux concurrents de se jauger, de reprendre leurs marques pour certains, de tester leur nouvelle grand-voile pour d’autres, et de montrer de quel bois il se chauffait… pour Jérémie Beyou ! Le skipper de Maître Coq a mené de main de maître le parcours de 7,5 milles devant Deauville. Mauvais moment en revanche pour les deux femmes de la course, Claire Pruvot (Port de Caen Ouistreham) et Isabelle Joschke (Generali – Horizon Mixité) contraintes d’abandonner dès la première bouée au vent suite à une collision.

Les marins sont parfois superstitieux. Il se dit dans le Landerneau des Figaristes que le gagnant du prologue ne gagne pas La Solitaire. Jérémie Beyou n’en a que faire : « Je suis heureux de cette victoire. Ce truc superstitieux, ça m’énerve. C’est bon pour le moral de gagner le prologue ! » Dans des conditions idéales, quoiqu’un peu tordues (entre 12 et 17 nœuds de vent dans les rafales, et un courant à vous dépaler sous le vent des bouées), le double vainqueur de La Solitaire en 2005 et 2011, a su creuser l’écart avec ses tenaces adversaires en les gardant à bonne distance dès la fin du premier bord de spi.

Chauds les passages de bouée !

37 Figaro Bénéteau en régate (le Normand Joan Ahrweiller sur Région Basse Normandie n’ayant pu participer pour raisons techniques), cela ressemble à un gros embouteillage au passage d’un rond point. Il y a des priorités à respecter, mais aussi des coups de gueules et des coups de barre magistraux. Isabelle Joschke  et Claire Pruvot se sont accrochées au passage de la première bouée au vent. Le constat est malheureux pour Isabelle : « Il y a eu un choc assez important dans le balcon arrière et dans le bordé. J’ai des dégâts qui sont conséquents. Ce n’est pas dramatique parce qu’on est à une semaine du départ et que tout se répare. »

Vivement dimanche prochain…

Il reste une semaine aux 38 marins pour finir de se préparer. Une semaine pour bricoler sur le bateau, étudier la météo, se reposer et participer aux animations de la ville de Deauville dont l’accueil ne manque pas de convivialité. La dernière ligne droite avant le grand jour, le dimanche 8 juin prochain !

Ils ont dit

Jérémie Beyou (Maître Coq), vainqueur du Prologue Eric Bompard cachemire : « Il n’y avait personne sur la ligne donc je me suis mis devant d’emblée. Je pensais que tout le monde serait un peu plus chaud ! Après, je voulais protéger la gauche, j’avais une bonne vitesse. Il y avait un peu de courant, le vent était très irrégulier. Le premier portant était dur parce que tout le monde était juste derrière à quatre longueurs et ce n’est jamais évident de garder la place. Après, sous le vent j’enroule en tête, et je conserve mon avance. Ce truc de ne pas gagner le prologue parce que ça porte malheur, ça m’énerve, ça faisait longtemps que je voulais le dire ! C’est dévaloriser le prologue, la ville qui accueille et La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire. Ceux qui disent qu’il ne faut pas gagner le prologue si on veut gagner La Solitaire, je ne suis pas d’accord. Je suis très content de l’avoir gagné ! ».

Thierry Chabagny (Gedimat), 3ème du Prologue Eric Bompard cachemire :
« Il y a eu du courant au moment de la renverse avec 15 nœuds de vent moyens, des rafales à 16-17, c’était parfait pour une remise en jambe pour moi, parce que je n’ai pas navigué en solitaire depuis deux mois et demi. Et puis avec les petites misères que j’ai eues sur la Transat AG2R LA MONDIALE, je n’ai pas eu l’occasion de me confronter aux autres bateaux. Je suis content, j’ai de nouveau des sensations avec mon bateau. C’est bien pour le moral, on a encore une semaine d’affinage du matériel et préparation de la météo. J’ai les crocs sur cette Solitaire. Je me sens bien, le nouveau mât est bien réglé. »

Adrien Hardy (AGIR Recouvrement), 9ème du Prologue Eric Bompard cachemire :
« Les conditions étaient bien sympas. Mon objectif, c’était de  faire simple, de naviguer décontracté, de ne pas trop me fatiguer. Je termine 9e donc je suis content : je ne voulais pas être trop devant, ni trop derrière, donc c’est parfait ! La semaine au Havre (Le Havre Allmer Cup, ndlr) nous a déjà bien chauffés. Un prologue, c’est l’occasion de passer tous les adversaires en revue, de se mettre dans l’objectif de La Solitaire, c’est toujours intéressant… »

Frédéric Rivet (DFDS Seaways), 12ème du Prologue Eric Bompard cachemire : « C’était plutôt bien ! Tout le parcours je voulais la gauche du plan d’eau, je suis parti à côté de Jérémie Beyou, la star. J’ai fais ce que je voulais faire au niveau tactique. La bouée au vent, c’était un peu chaud, ce fut un moment de stress. Le bateau va vite, j’ai fait une belle navigation. Le prologue, c’est le moment de voir la quantité de bateaux, de prendre des repères par rapport à la flotte et de faire les dernières vérifications des voiles qu’on vient de recevoir. Vivement dimanche prochain qu’on attaque ! »

Erwan Tabarly (Armor Lux – Comptoir de la Mer), 31ème du Prologue Eric Bompard cachemire : « Je n’ai pas pris beaucoup de risques, je ne me suis pas trop mélangé à la bataille, les filles se sont cartonnées devant moi, j’ai fait ensuite une petite touchette avec un autre bateau, alors je me suis un peu écarté des autres par la suite. Je n’avais pas pris un très bon départ. Je suis bien à une semaine du départ, j’ai la niaque, je n’avais pas fait La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire l’année dernière, ma dernière course en figaro remonte à plus d’un an sur la transat en solitaire Bretagne-Martinique. J’ai hâte d’y retourner. Ce sont mes 40 ans aujourd’hui, j’aurais le temps de les fêter, c’est sympa ! Il nous reste une semaine avant le départ, je vais en profiter. »

Alain Gautier (Generali), 32ème du Prologue Eric Bompard cachemire : « Le prologue ne s’est pas très bien passé pour moi. Je suis plutôt bien parti, j’étais du bon côté,  mais je n’ai pas fait ce que je voulais faire et ça c’est une bêtise. Quand tu commences à faire l’inverse de ce que tu veux, ça ne va pas ! Je n’ai pas voulu arriver bâbord sur la bouée au vent et là tout le monde me vire dessus, du coup j’abats en grand. Sans compter quelques manques de repères parce que je n’ai pas trop navigué sur ce bateau. Bref, ça s’est mal enchaîné… Je n’ai pas été très bon ! Mais c’était de belles conditions et un prologue c’est bien parce qu’on est en version course et tout le monde navigue en configuration course. »

Isabelle Joschke (Generali – Horizon Mixité) : « En arrivant à trois- quatre longueurs de la bouée au vent, en tribord amures, donc prête à envoyer mon spi, Claire est arrivée bâbord amures en route de collision avec moi. Elle était assise à la barre et comme elle me regardait en train de manœuvrer, je ne me suis pas inquiétée du tout, j’ai pensé qu’elle était en train d’abattre pour passer derrière moi et à ma grande surprise pas du tout, elle a continué dans la direction de mon bateau et finalement elle m’est rentrée dedans. Comme il y avait un peu de vent et que les bateaux allaient assez vite, il y a eu un choc assez important dans le balcon arrière et dans le bordé. J’ai des dégâts qui sont conséquents. Ce n’est pas dramatique parce qu’on est à une semaine du départ et que tout se répare. Je ne suis pas paniquée, mais je pense qu’il y a du travail. Ce sont des choses qui arrivent, je ne vais pas dramatiser la situation ».

Claire Pruvot (Port de Caen Ouistreham) :
« C’est en arrivant sous la marque au vent. Je suis obligée de revirer en bâbord, il y a un bon paquet de bateaux, mais il y a vraiment moyen que je repasse derrière Isabelle. A ce moment-là, le temps de transférer, j’ai mis le pilote et en voulant l’arrêter j’ai appuyé sur «  auto », et ça bloque la barre pendant quelques secondes avant que je puisse la remettre sur stop. Je vois que je vais taper, je n’ai pas la main sur la barre. Il n’y a pas moyen d’éviter le truc car Isabelle ne peut rien faire. Il y a des dégâts sur son bateau, elle a abandonné la manche et du coup moi aussi j’abandonne. L’idée, c’est d’aller l’aider, car en plus elle n’a pas de préparateur pour les premiers jours. C’est vraiment bête comme situation, nous ne sommes déjà pas beaucoup de filles sur la course ! »

Crédit Photo : A.COURCOUX

Tags sur NauticNews: Solitaire du Figaro, Trophée Eric Bompard

– CP –

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