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Route du Rhum : Loïck Peyron, au rendez-vous de l’exploit!

Loïck Peyron s’est montré ponctuel, tôt ce matin au rendez-vous si improbable d’un exploit maritime exceptionnel. Il remporte à bord du Maxi trimaran Solo Banque Populaire VII la 10ème édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en 7 jours, 15 heures 8 minutes et 32 secondes.  Il boucle le parcours de 3 542 milles (6 375 kms) à la vitesse moyenne de 19,34 nœuds. Il aura en réalité  parcouru 4 199 milles à la vitesse moyenne de 22,93 nœuds. Il bat ainsi le temps de référence réalisé en 2006 par Lionel Lemonchois (7 jours 17 heures 19 minutes et 6 secondes) de 2 heures 10 minutes et 34 secondes. Le pari herculéen proposé voici deux mois par la Banque de la Voile a été relevé avec panache et professionnalisme, propulsant le cadet des Peyron au firmament des légendes de la course au large. La Guadeloupe lui a réservé un accueil à la hauteur d’un triomphe que Loïck insiste pour partager avec l’ensemble du Team Banque Populaire, Armel Le Cléac’h et Marcel van Triest.

« Cette victoire est belle parce que depuis 12 ans je ne rêvais plus de la gagner. C’est un sentiment étonnant ». Oubliée la fatigue d’une dernière journée de course épuisante. Loïck Peyron endosse avec son aisance coutumière ses habits de communicant pour partager avec un public enthousiaste réuni sur la très bien nommée Place de la Victoire, ses premiers sentiments. Il revient spontanément sur l’ampleur du défi accepté, et sur la qualité du travail accompli collectivement pour obtenir ce résultat : « Je vis une  situation exceptionnelle ; Je n’imaginais pas refaire et gagner une Route du Rhum.  J’ai accepté cette mission il y a deux mois (lire aussi notre article) car je savais que le bateau était bon, que l’équipe était au top, et que j’avais l’énergie en moi ». Cette dernière journée de course aura en effet beaucoup sollicité les réserves d’énergie de Monsieur Multicoque, comme le surnomme les anglo-saxons. « La dernière journée a été très difficile avec des empannages sous la Desirade, et le traditionnel trou déventé devant Basse Terre ».

Peyron a parachevé cette nuit sa mission, avec la même rigueur professionnelle qui a dominé toute sa montée en puissance au sein d’une équipe Banque Populaire qu’il connaît et apprécie. « C’est peut-être ma plus belle victoire, mais c’est surtout une victoire d’équipe, et le record est anecdotique, une cerise sur le bateau (sic) ». Et de résumer laconiquement 7 jours d’une incroyable intensité : « On est d’emblée entré dans la sphère des très hautes vitesses. Il fallait de suite attaquer comme des malades sur une mer « casse-bateau ». Je déboule en tête à la pointe de Bretagne après une jolie bagarre avec Sodebo. Je fais un 2ème break après les Açores, à l’occasion d’un joli coup météo. Ensuite, c’est l’alizé.  On se fait peur, on stresse mais on essaie de gérer. J’ai failli chavirer d’ailleurs, en m’agrippant à la barre à roue après avoir chuté… »

Au rayon des anecdotes, Loïck révèle en vrac son admiration pour son dauphin, Yann Guichard, attendu à la mi-journée à bord de son géant Spindrift2, ses inquiétudes, quand une fissure apparaît sur un bras de liaison, et les moments de grâce aussi, à la barre sous gennaker, en tête de la Route du Rhum. Peu de place pour le doute en définitive ; « dès le premier soir, à la bagarre avec Sodebo, j’ai senti que cela allait le faire… ». Reste le bonheur, « celui d’avoir été à la hauteur de ce qu’Armel aurait pu faire avec une telle machine et une telle équipe ».

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– CP –

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