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Transat Jacques Vabre 2017 : 100%

Alors que le dernier Imoca Famille Mary-Etamine du Lys vient de s’amarrer à Salvador de Bahia, la course s’apprête à vivre cette nuit l’arrivée la plus indécise de son histoire. Moins de 0,1 mille sépare les leaders Aïna Enfance et Avenir et V and B. Ces deux-là naviguent à vue depuis plusieurs jours, avec Imerys Clean Energy en embuscade 30 milles derrière. Le 22 novembre sera pour eux le jour le plus long. Et comme la nuit, à l’approche de Bahia, tous les chats sont gris, chacun à Salvador ouvre l’œil et retient son souffle.

Imoca : 100% de réussite
Ils étaient 13 à couper la ligne de départ au Havre le 5 novembre. Voici les 13 Imoca amarrés au ponton à Salvador de Bahia. Jamais dans l’histoire, la course n’avait connu une édition sans abandon dans cette catégorie. C’est certes la conséquence d’une météo clémente avec un seul passage de front à 40 nœuds. Mais c’est aussi le signe de la maturité pour cette classe qui, année post-Vendée Globe oblige, voyait s’aligner une grande majorité de bateaux parfaitement éprouvés.

Dernier à couper la ligne cet après-midi, Famille Mary-Etamine du Lys aura vécu une belle Transat Jacques Vabre. Beaucoup de plaisir à naviguer sur ce vieil Imoca a filtré de l’équipage Romain Attanasio-Aurélien Ducroz, Ils emboitent le pas de La Mie Câline-Artipôle (Arnaud Boissières, Manuel Cousin) et Newrest-Brioche Pasquier (Fabrice Amédéo, Giancarlo Pedote) arrivés plus tôt ce matin.

Class40 : 100% d’inconnu
Ils se sont échangés la pole position plusieurs fois depuis le départ du Havre et voilà 72 heures qu’ils naviguent à vue. Fin de course indécise, fin de course éreintante, c’est ce que l’on comprenait du long message envoyé ce matin par l’équipage de V and B. Déjà deuxième en 2015, Maxime Sorel doit avoir une pression toute particulière de gravir la marche qui lui a manqué il y a deux ans.

Au pointage de midi, 0,05 mille séparaient les deux bateaux. 92,6 mètres très exactement, soit moins de 8 longueurs de Class40. Quelle folie ! Les paris sont ouverts entre les deux bateaux. Et même si, la nuit, la pression est plus forte au large où s’est positionné en embuscade Imerys Clean Energy, on voit mal comment Phil Sharp et Pablo Santurde pourraient venir s’inviter dans le match race à 28 milles devant eux.

Cette nuit à Salvador de Bahia, il y aura forcément un vainqueur et deux déçus. Mais quand la course au large se finit en régate au contact, ce sont de grandes pages de notre histoire qui s’écrivent. Les six skippers y auront contribué tout au long de ces 4350 milles de course au couteau. Et tous les concurrents des autres catégories s’accordent à dire sur les pontons de Salvador de Bahia que la Class40 sortira encore grandie de cette 13e Transat Jacques Vabre.

Ils ont dit
Phil Sharp, skipper de d’Imerys Clean Energy (Class40)

« La fin de course arrive , les condition de nav’ sont incroyables malheureusement on n’est pas dans la position que l’on souhaiterait. On a perdu la tête de course au reaching. Il n’y a rien à faire à cette allure, ces bateaux sont plus rapides, on a fait du mieux qu’on pouvait mais ils étaient irrésistibles. Tout n’est pas fini quand même, on a fait ce petit décalage au large, on ne pouvait rien espérer en restant dans l’axe 15 milles derrière. On sait que la nuit il ya très peu de vent sur l’arrivée à Bahia, donc on ne sait jamais. On va tout donner jusqu’à la ligne »

Olivier Roussey, skipper de Gras Savoye BERGER SIMON Obportus (Class40)

« Nous sommes en approche de l’équateur, on a laissé pas mal de milles dans le Pot au noir mais c’est comme ça. Les conditions sont bonnes, on a eu jusqu’à 20-21 nœuds cette nuit, on fait du 10-12noeuds, c’est un match à trois. On devrait être là dimanche. On a tout ce qu’il faut à bord pour finir la course dans de bonnes conditions, eau et nourriture, on a même plus qu’il ne faut. La vie à bord est toujours rythmée par les quarts de 2 heures, on ne barre pas beaucoup, on discute un peu dans la journée. Au reaching, on laisse faire le pilote qui va beaucoup plus droit que nous »

Christophe Rateau, co-skipper de Gustave Roussy (Class40)

« Ça passe très bien à bord de Gustave Roussy. Nous somme sortis du Pot au noir depuis plus de 24 heures, on a perdu ce que l’on avait rattrapé mais on fonce tout droit avec Salvador en ligne de mire. Nos poursuivants sont à fond et ne lâchent rien et nous non plus. Là, on vient de passer l’équateur, c’est une première pour moi. Sylvain avait tout préparé et nous avons fait tout le cérémonial avec une petite offrande à la mer. Mon bizutage a consisté aller chercher le bouteille de champagne au tiers du mat alors que j’ai un vertige d’enfer ! Avec Obportus et Eärendil, on se surveille, on est sous gennack et gv haute, on a la pression de l’arrière et la pression de l’arrivée. On va essayer d’être là pour dimanche, ne pas rater la remise des prix»

Marc Dubos, skipper d’Esprit Scout (Class40)

« Aujourd’hui, il commence à faire bien chaud. On a 32 degrés à l’intérieur, il fait meilleur dehors, on s’abrite du soleil sous la casquette. On profite des petites opportunités en fonction du vent qui est très irrégulier pour se décaler doucement dans l’ouest. On a entre 7 et 16 nœuds, c’est très variable. On fait de notre mieux avec ce que l’on a. Notre stratégie c’est de passer le pot au noir le plus vite possible. A priori, il n’est pas trop épais avec un peu de chance on devrait le passer assez vite. Je m’occupe un peu de mes graines que j’essaie de faire pousser mais pour l’instant, ce n’est pas très probant. Autrement, il nous reste encore un peu de frais pour les jours qui viennent, quelques patates, du choux, après on attaquera les lyophilisés ! »

Crédit Photo : Jean-Louis Carli / ALeA / TJV2017

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– CP –

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